Ce vendredi en conseil de Bordeaux Métropole, les élus communistes ont profité d’une délibération sur French Tech Bordeaux, et le financement de cette association, pour mettre le sujet des livreurs sur le tapis, par l’intermédiaire du Blanquefortais Jacques Padie.
Attaquant le « langage entrepreneurial » de cette délibération « toute entièrement tournée vers les mots croissance, attractivité et compétitivité », le conseiller rappelle ensuite que French Tech est censée « aider à ce que la transition numérique soit porteuse de bénéfices économiques et sociaux pour tous ».
« Très bien. Pouvez-vous alors nous dire quelles sont les actions programmées par l’association FrenchTech pour sensibiliser ses membres au simple respect du droit du travail ? Car ce secteur, de l’économie numérique, n’en fini pas de prendre des libertés avec ce droit essentiel. L’exemple le plus frappant, ce sont évidemment les entreprises qui embauchent des livreurs de repas à vélos. »
Se félicitant que certains de ces travailleurs aient choisi de se syndiquer, Jacques Padie évoque alors le cas des 1000 coursiers de Deliveroo « pas salariés, payés à la tâche, traités comme des pions au service des sacro-saints algorithmes », ou de ceux de Foodora qui ont vu leurs comptes supprimés suite au Marathon.
« Je demande que soit étudié avec [ces entreprises] les conséquences de manifestations telles que le Marathon, comme notre établissement peut le faire avec des associations de commerçants. Ensuite, l’activité des livreurs a un impact non négligeable sur certains quartiers de Bordeaux dans lesquels les livreurs prennent des risques inconsidérés pour enchaîner les courses. Nous ne pouvons pas rester inactifs face à cela. »
Améliorer le statut
Après avoir souligné que cette question n’était pas de la compétence de la métropole, Virginie Calmels, vice-présidente en charge de l’attractivité économique, indique toutefois avoir déjà échangé sur ces sujets avec les responsables de l’entreprise Deliveroo.
« Je suis certes libérale mais aussi humaniste, les travailleurs indépendants ont sans doute besoin de représentants organisés pour discuter avec l’État de l’amélioration de leur statut et tenir compte de l’émergence des nouveaux métiers. »
Alain Juppé rappelle alors la volonté de la métropole d’encadrer davantage un autre secteur de l’économie numérique, comme Airbnb. L’ancien président socialiste de Bordeaux Métropole, Vincent Feltesse, lui répond que « c’est parce que certaines villes ont fait du lobbying que la position de l’Etat a bougé », obligeant les propriétaires à se déclarer leur activité comme commerciale au delà de 120 jours de locations.
« Sur la question livreurs, nous pouvons avoir une formule souple, type table ronde avec les entreprises. Cela nous permettrait d’avoir une charte des bonnes pratiques en attendant une évolution législative. »
Un principe auquel la métropole et son président ont fini par adhérer.
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