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La postérité de l’œuvre d’Emile Durkheim, cent ans après

Un colloque international se tient à Bordeaux du 1er au 3 juin autour de l’œuvre du fondateur de la sociologie.

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La postérité de l’œuvre d’Emile Durkheim, cent ans après

Bordeaux a l’ambition d’être une ville de congrès et, depuis plusieurs années, ils se multiplient. Dans le domaine universitaire, de nombreux colloques sont également organisés. Nous avions signalé celui qui avait été consacré à Leibniz en novembre 2016. Cette année, Emile Durkheim sera l’objet d’un colloque international qui réunit de nombreux spécialistes de l’œuvre du fondateur de la sociologie, qui réfléchiront à la postérité de cette œuvre, cent ans après la mort de Durkheim.

Ce colloque est organisé par le Centre Emile-Durkheim et aura lieu du 1er au 3 juin, et se partagera entre le Campus de la Victoire (Université de Bordeaux, Faculté de sociologie) et celui de Pessac (Sciences Po Bordeaux).

« Examiner la postérité de l’œuvre de Durkheim revient à prendre un moment distance avec les postures analytiques et érudites qui prévalent légitimement dans le monde académique lorsqu’il s’agit de définir et d’évaluer les contenus et la portée d’une œuvre. Il s’agit moins de visiter une fois de plus l’œuvre d’un auteur afin d’en approfondir la connaissance “objective”, que de faire un bilan de son influence sur les sciences sociales et sur celles et ceux qui en font aujourd’hui. »

Un lien fort avec Bordeaux

« Que doit notre discipline, écrivent les organisateurs, à l’œuvre de celui qui passe pour en être l’un des fondateurs ? Quels questionnements et quelles réponses nouvelles a-t-elle suscitées ? Comment nous en sommes-nous emparés et avec quelles conséquences aux plans théorique, conceptuel et méthodologique ? Ses ambiguïtés, ses apories ou encore ses échecs ont-ils été dépassés, et comment ? Ont-ils, éventuellement, été féconds, stimulants ? Mais aussi quelles évolutions a-t-elle inhibée quels retards a-t-elle fait prendre à la sociologie française par rapport à ses homologues étrangères ? Bref, en quoi, comment – et pourquoi – la sociologie contemporaine est-elle redevable, pour le meilleur et aussi pour le moins bon, tant à l’œuvre scientifique de Durkheim qu’à ses orientations idéologiques, voire à ses formes de publicisation ou d’institutionnalisation ? »

La lecture du programme promet des interventions passionnantes, celle de François Dubet sur les questions scolaires, celle de Bruno Karsenti qui portera sur la question de savoir à propos de quoi les religions luttent, celle de Didier Fassin sur Crime et châtiment, version Durkheim ou encore celle de Pierre Birnbaum sur l’Etat aujourd’hui. Parmi d’autres.

Le lien de Durkheim avec Bordeaux est fort – même si, pendant des années, il semble que l’on ne s’en soit  guère préoccupé !

C’est à la Faculté de Bordeaux que Durkheim a donné les premiers cours de sociologie – entre les années 1887 et 1902. Un livre publié aux éditions Confluences, en 2015, « Emile Durkheim à Bordeaux », nous avait (presque !) tout dit sur les années bordelaises – sa vie privée, toute d’austérité et vouée au travail, son indifférence religieuse – lui, le fils de rabbin, n’est pas inscrit sur les registres de la synagogue, son engagement dreyfusard ; mais surtout sur sa vie professionnelle, la nouvelle faculté du cours Pasteur où il délivre son enseignement, ses collègues, ses étudiants, parmi lesquels son neveu, Marcel Mauss. On y apprend que l’essentiel des ouvrages de Durkheim fut écrit au cours de ces années, avant qu’il ne parte pour Paris et se consacre presque entièrement à la revue l’Année sociologique qu’il a fondée en 1897.

Une raison supplémentaire pour aller faire un tour à ce Colloque. Il est obligatoire de s’y inscrire, mais l’inscription est gratuite !


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