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Clara Grimaud, une Bordelaise élue au bureau national des Jeunes Écologistes

En marge des journées d’été des écologistes à Dunkerque, les Jeunes Écologistes ont élu un nouveau bureau exécutif pour l’année 2017-2018. Clara Grimaud, une jeune militante bordelaise, est la nouvelle trésorière. Dans un entretien, elle dévoile les priorités de la nouvelle équipe « dans un contexte de casse sociale ».

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Clara Grimaud, une Bordelaise élue au bureau national des Jeunes Écologistes

Elle a grandi entre le Grand Parc et les Chartrons, Clara Grimaud est diplômée de Sciences Po Bordeaux. Durant ses études, elle s’est engagée au sein des Jeunes Ecologistes Bordeaux-Aquitaine. Trois ans plus tard, elle est sur la liste fraîchement élue pour constituer le bureau exécutif des Jeunes écologistes.

Aux côtés des nouveaux secrétaires fédéraux, Célia Da Costa Cruz et Hugo Cordier, Clara Grimaud occupera le poste de trésorière. La nouvelle équipe, « paritaire et représentative de différents groupes locaux », est d’ores et déjà mobilisée « pour porter la voix de la jeunesse de l’écologie politique dans un contexte de casse sociale, de régression des libertés publiques et, plus que jamais, d’urgence environnementale ».

Avant sa rentrée politique prévue la semaine prochaine, la militante, âgée de 25 ans, répond à nos questions.

Clara Grimaud, à droite de l’image (DR Jeunes Écologistes)

Rue89 Bordeaux : Vous pouvez nous dire comment s’est passée l’élection ?

Clara Grimaud : Pendant les journées d’été des Écologistes à Dunkerque, les Jeunes Écologistes tenaient en marge leur propre assemblée annuelle. Nous avons présenté notre projet et notre liste, celle-ci a été élue. Il faut savoir qu’il y avait une seule liste car le mouvement fonctionne avec un système de compromis, c’est-à-dire que, quand il y a plusieurs listes concurrentes, on essaie de fusionner nos visions et nos idées pour former une liste la plus représentative possible.

Quel est le projet de la liste élue ?

Notre projet s’est construit autour de deux axes. D’abord, il y a la volonté de repolitiser les Jeunes Écologistes. Le mouvement possède ce qu’on appelle deux jambes, l’associatif et le politique. Ces derniers temps, il y a eu une bascule vers l’associatif. Nous souhaitons renforcer le politique surtout après les dernières élections successives que nous avons connues qui ne représentent pas nos idées. Le but étant d’être une force de proposition sur les luttes sociales qui vont arriver.

Le deuxième axe est de renforcer le fonctionnement local. Nous voulons que chaque groupe local puisse se développer et qu’il soit réceptif sur son territoire. On donnera les moyens humains et financiers pour que les groupes locaux soient encore plus présents sur le terrain.

Quels sont vos liens avec Europe écologie les verts ?

Avec EELV, nous avons une charte qui nous garantit des libertés vis-à-vis des décisions qu’ils peuvent prendre. Même si nous avons toujours été en lien, nous souhaitons nous rapprocher davantage. Après, c’est variable selon les groupes locaux, notamment les groupes locaux d’EELV. A Bordeaux par exemple, la collaboration est assez forte sur la logistique – partage de locaux et soutien sur les manifestations –, mais aussi sur la communication, on explique nos projets et ils nous informent de ce qu’ils font. Mais nous n’avons pas à intervenir en interne dans leur politique, ni eux n’interviennent dans la nôtre.

Vous dites que vous voulez être une force de proposition, celle-ci s’adresse à qui ?

Nous sommes un mouvement de jeunesse, on s’adresse donc aux jeunes. Les écologistes n’ont malheureusement plus de groupe au parlement, c’est difficile pour nous. A défaut, nous allons essayer de faire avancer nos idées sur le terrain avec d’autres organisations de jeunes. Le but est de proposer aux députés des alternatives, sans être forcément toujours en opposition.

Quelles seront vos prochaines mobilisations ?

La loi travail telle qu’elle est présentée ne nous convient pas. Nous voulons une société moins centrée sur le travail, une société qui serait libérée de cette contrainte. Nous allons donc défendre la baisse du temps de travail et de le ramener à 32 heures par semaine. En revanche, on n’a pas de position sur le revenu de base, même si il correspond à nos valeurs, même si on veux dégager la société des contraintes du travail pour aller vers une société plus épanouie avec moins de travaux forcés. Fin septembre, on a prévu une réunion pour redéfinir nos orientations, pour avoir des propositions concrètes, pour examiner la loi travail et faire des contre-propositions. Ceci-dit, nous voulons que l’individu ne soit plus catalogué par son travail dans la société mais par ses engagements et ses valeurs.

Et la baisse des Aides personnalisées au logement ?

Nous sommes contre évidemment, cette baisse va précariser encore plus ceux qui ont déjà peu. Pour cela, on va participer aux mouvements pour apporter notre soutien et faire entendre notre désaccord, c’est une problématique importante.

Un petit mot sur votre parcours de militante ?

Quand j’ai voulu m’engager, c’est les écologistes qui m’ont le plus convaincue, notamment vis-à-vis de l’Europe et sur la question de l’emploi. Car contrairement aux autres, les idées des écologistes ne courent après le plein emploi et les CDI à tout prix. Au contraire, ils ont la volonté de repenser le modèle du travail, et le modèle de notre société, productiviste et consumériste de manière générale.

J’ai suis rentrée dans le groupe local des Jeunes Écologistes dès 2014. Mes études ne me permettaient pas beaucoup de temps libre pour m’investir. Ensuite, j’ai été vivre un an à Paris pour un travail, où j’ai pris quelques responsabilités dans le groupe national. C’est devenu une sorte de famille. Ça a été une suite logique de continuer mon engagement au sein du bureau exécutif. L’écologie me tient à cœur car elle apporte des solutions concrètes aux problèmes environnementaux, économiques et sociaux que nous connaissons actuellement. Nous les jeunes, sommes particulièrement vulnérables à ces menaces qui se multiplient. Le monde de demain est à réinventer, et c’est pourquoi l’idée de m’engager au sein de l’équipe nationale est particulièrement excitante.

Pour autant, pas question d’abandonner le terrain et d’arrêter de militer sur les sujets locaux, tels que la lutte contre l’utilisation des pesticides dans l’agriculture, un sujet qui concerne particulièrement la Gironde, la promotion d’alternatives végétariennes dans les restaurants universitaires bordelais ou encore la sensibilisation au harcèlement de rue.


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