
Les syndicats d’agents municipaux ont déposé un préavis de grève pour la semaine prochaine, et manifesteront mardi contre la décision d’Alain Juppé de retirer les assiettes en plastique des cantine scolaire. Comment concilier bien-être des employés et sécurité sanitaire pour tous ?
« Parmi les 700 agents (équivalents temps pleins), il y a beaucoup de mères de famille, on n’a pas décidé un matin qu’on allait empoisonner tout le monde », observe Patrick Alvarez, de la CGT Municipaux.
Selon lui, « toutes les analyses convergent » pour démontrer que la présence de perturbateurs endocriniens est « en dessous des normes légales ». Hostile au retour d’assiettes en verre, selon elle plus lourdes et plus bruyantes, la CGT, suivie par les autres syndicats, réclame « le maintien du matériel en plastique dans les écoles ».
Les syndicats ont déposé ce mercredi un préavis de grève pour lundi, mardi et mercredi prochain, reconductible jusqu’au 9 octobre. Et ils manifesteront leur « colère » mardi midi devant la mairie. D’ici là, ils rencontreront ce jeudi les adjoints Emmanuelle Cuny (éducation) et Nicolas Florian (finances). Et les oreilles du patron devraient siffler…
« Juppé a reculé, poursuit Patrick Alvarez. Il utilise le principe de précaution mais il n’en a pris aucune auprès du personnel, et tranche alors que la consultation interne devait s’achever le 22 septembre. »
On voit pourtant mal comment le maire de Bordeaux pourrait une nouvelle fois changer d’avis – preuve dixit Patrick Alvarez qu’Alain Juppé envisage sérieusement de se représenter, car il préfère trancher en faveur de « mangeurs de quinoa qui accompagnent leurs enfants à l’école en 4×4… ».
Ayatollahs du plastique
Mais malgré ces provocs, comme l’accusation lancée au Collectif pour une cantine sans plastique de ne représenter que « 2% des parents bordelais », la CGT se dit désormais prête à discuter aussi avec lui. Les représentants des Municipaux devraient rencontrer le collectif pour la première fois ces jours-ci. Avec quelles idées sur la table ?
« On est pas des ayatollahs du plastique, si une solution technique revient au même en terme de poids et de bruit, répond le représentant de la CGT. Mais pour l’instant on n’en connait pas. »
Le collectif des parents d’élèves pour une cantine sans plastique cite pour sa part les assiettes en verre trempé, plus légères que le verre traditionnel, et plus lourde de seulement 40 à 60 grammes que les assiettes en plastique. L’option, discutée ce jeudi entre les parents et la CGT, aurait, selon nos informations, plu au syndicat.
Une des représentantes du Collectif, Magali Della Sudda, évoque également des améliorations ergonomiques sur le matériel, comme les chariots ou les bacs de vaisselles, qui permettent d’éviter aux agents de se baisser. Des innovations testées notamment à Saint-Jean-d’Illac, poursuit-elle :
« Ce n’est pas la vaisselle qui provoque des TMS (troubles musculo-squelettique) chez les agents, ajoute la représentante du collectif, de son métier sociologue spécialiste des questions de travail et de genre. C’est avant tout les postures, l’ergonomie des postes, le manque de personnel et les carrières qui n’évoluent pas du tout, alors que 80% des agents qui travaillent dans les cantines sont des femmes. »
Voila un point de convergence avec les syndicats, qui estiment qu’il faudrait 3 à 4 personnes supplémentaires par école pour soulager le travail des agents à la cantine. « Mais avec 102 écoles à Bordeaux, et vu l’état des finances des collectivités, et la fin des contrats aidés, c’est tout à fait impossible », juge Patrick Alvarez. Emmanuelle Cuny estime pour sa part disposer d’un personnel « en nombre suffisant », et considère que le Collectif n’a pas à se mêler de questions d’effectifs.
Fantasme
Magali Della Sudda affirme qu’en se passant d’assiettes en plastique, la Ville va économiser l’équivalent de cinq postes par an (la vaisselle en plastique devant être renouvelée environ tous les deux ans, selon leurs calculs). Et que d’autres solutions, comme l’amélioration acoustique et la sensibilisation des enfants au problème du bruit, ne sont pas hors de prix. Enfin, souligne-t-elle, la santé des enfants et celle du personnel sont indissociables :
« La vaisselle et globalement tout ce qui est réchauffé dans des poches plastique sont dangereux pour les enfants. Mais ils exposent également à des perturbations endocriniennes les personnels des cantines et peuvent causer des cancers du sein et des troubles de la fertilité. C’est leur santé qu’on protège aussi. »
Rappeler les mises en garde en matière sanitaire, c’était aussi le but d’un courrier adressé ce mercredi aux représentants des agents par le groupe des élus écologistes au conseil municipal. Son responsable, Pierre Hurmic, s’en est entretenu ce mercredi avec la CGT. Ils signalent notamment les recommandations de l’Agence régionale de santé Nouvelle-Aquitaine pour les crèches (0-3 ans), qui doivent prochainement s’étendre aux 3-6 ans :
« Elles sont claires, écrit Pierre Hurmic : “Privilégiez pour la cuisson, la remise en température et le service, la vaisselle en verre, en inox ou porcelaine (de grade contact alimentaire) qui sont des matériaux simples, non identifiés comme sujet aux migrations moléculaires dans les aliments.” Toutes les matières plastiques sont sujettes à des migrations moléculaires. (…) Il ne s’agit donc pas d’une lutte “irrationnelle” ou d’un “fantasme” comme l’a dit Alain Juppé hier (mardi, NDLR) en conférence de presse, mais d’un point de vue étayé par de nombreux scientifiques, nationaux et internationaux. »
Fantasme ou pas, la gestion de cette affaire de vaisselle par la municipalité dégénère en tous cas en un conflit social bien réel.
Sur quoi se base Patrick Alvarez pour insulter ainsi des citoyens qui demandent des réponses ? Pourquoi le fait de s'interroger sur l'écologie (déchets plastiques toujours plus nombreux) et les effets des perturbateurs endocriniens entraine autant de haine ?
En caricaturant de manière ridicule les parents qui s'inquiètent de la santé de leurs enfants, la CGT cherche à opposer les agents municipaux et les parents. Dans quel but ?
Est-ce que ce sont vraiment les agents municipaux qui ont demandé le passage à la vaisselle plastique ?
N'y a-t-il pas d'autres moyens de réduire la pénibilité du travail de ces agents ?
Pourquoi la discussion avec les parents n'a pas eu lieu avant ?
Depuis le début, la gestion de cette affaire par la mairie de Bordeaux a été calamiteuse : aucune concertation avec les représentants des parents, pas plus aujourd'hui avec les agents municipaux.
La CGT peut comprendre cela, non ?
Vous préférez faire confiance à Alain Juppé ?
Ce "mépris" (bon faut pas non plus exagérer, c'est plus une petite pique qu'autre chose, et en plus c'est assez drôle je trouve) s'explique à mon avis par le mépris bien plus réel qu'a eu ce collectif pour les personnels de cantine dans cette affaire. Et Juppé qui malgré des analyses sans ambiguité aucune "lâche" ses personnels au profit de quelques parents bobos, je comprends que ça fasse un peu mal...
C'est facile maintenant de faire semblant de s'en préoccuper, mais ces quelques parents ont fait passer des risques totalement fantasmés pour la santé de leurs bambins avant toute autre préoccupation. C'est d'ailleurs aussi en cela que ce psychodrame (par ailleurs risible) est intéressant... Jamais ces "militants anti plastique" n'iront manifester pour autre chose que pour leur petite personne ou leurs enfants. Si le principe de précaution et l'écologie conduit à piétiner des Atsem qui doivent gagner 20% du salaire de ces parents en faisant un boulot difficile, le tout au nom d'un risque imaginaire, franchement bravo !
Quant à l'avis d'une sociologue en matière de troubles musculo-squelettique... est ce bien pertinent ?
Vous parlez d'"analyses sans ambiguïté". Vous les avez lu ? La présence de Bisphénol A pourtant interdit, vous en pensez quoi ?
Et ce que les analyses ne disent pas : où sont les analyses bactériologiques ? Pas communiqués. C'est tellement facile d'analyser uniquement ce qui entraîne le moins de risque de mauvais résultats.
Que savez-vous des salaires des parents "militants anti-plastique" ? Qu'est-ce qui vous permet de dire qu'ils sont "bobos", terme idiot ânonné à longueur de journées par les réacs ?
Qui parle de piétiner les ATSEM ?
Continuez à croire le discours officiel de la Mairie, continuez à cracher sur ceux qui réfléchissent et agissent et dormez bien confortablement avec vos certitudes...
Quant aux "analyses bacteriologiques" sur des assiettes, j'avoue que je ne vois pas trop de quoi on parle. Pourriez vous m'expliquer en quoi cela consiste, et quel risque ces assiettes pourraient représenter en matière de contamination bactériologique ?
Pour les salaires, je connais bien ceux des Atsem, mais vous avez raison je ne fais que supputer ceux des parents militants "précautionnistes", je vous l'accorde. C'est moi qui ai parlé de "piétiner" et je maintiens ce terme, ces quelques personnes ne pensent qu'à eux, et se sont inventés une sorte de croisade, peu importe si cela conduit à mépriser les Atsem, rendre leur travail plus difficile, et surtout les tenir pour peu de choses.
Enfin je ne vois pas en quoi je relaie en quoi que ce soit le discours de la mairie, vu que monsieur Juppé a lamentablement abandonné les personnels concernés (et la rigueur scientifique) pour plaire à quelques personnes qu'il doit croire influentes.
Du fantasme ?
Les analyses dont les résultats ont été communiqués révèlent la présence de Bisphénol A dans ces assiettes :
La loi n° 2010-729 du 30 juin 2010 modifiée par la loi n°2012-1442 du 24 décembre 2012 suspend la fabrication[*] l'importation, l'exportation[*] et la mise sur le marché à titre gratuit ou onéreux de tout conditionnement, contenant ou ustensile comportant du bisphénol A et destiné à entrer en contact direct avec toutes les denrées alimentaires à partir du 1er janvier 2015. (extrait du Portail de l'Economie et des Finances : https://www.economie.gouv.fr/dgccrf/mise-en-oeuvre-loi-bisphenol-a-bpa)
Pourquoi attiser les haines ainsi ?
Tous ensemble pour réclamer recrutement de personnel supplémentaire et poste de travail respectueux et adaptés, non ?
"La loi (...) suspend la fabrication, l'importation, l'exportation et la mise sur le marché à titre gratuit ou onéreux de tout conditionnement, contenant ou ustensile COMPORTANT DU BISPHENOL A et destiné à entrer en contact direct avec toutes les denrées alimentaires "
Il n'est pas question de seuil ou de dosage ! Sa seule présence dans cet objet suffit à l'interdire ...
... à la cantine. On peut toujours jouer au freesbee avec.
Mais que fait Rue 89 pour laisser écrire de tels affirmations erronées ! Help !
Vous proposez un lien, en extrayez un passage, ne lisez à l'évidence pas l'article en entier, et après tout ça vous insinuez que JE ne sais pas lire !? Honnêtement je trouve cela un peu fort de café.
Indice : lisez attentivement le dernier § appelé "Les termes comportant du"
Je ne peux pas laisser dire que le collectif a méprisé les agents. Hier encore lors d'une réunion, nous avons rappelé que dès premiers jours de la mobilisation, les membres du collectif ont contacté les organisations syndicales pour réfléchir ensemble à des solutions et à des alternatives. Aucune organisation syndicale n'a pris la peine à l'époque de répondre. Le collectif ne veut absolument pas rentrer dans une opposition parents contre agents.Laisser croire aux agents municipaux que la vaisselle en plastique c'est la solution à la pénibilité de leur travail c'est malhonnête. J'en veux pour preuve qu'il y a quelques temps, un syndicat avait mené une enquête auprès des agents pour recenser les points noirs de leur fonction et que le poids des assiettes n'avait pas du tout été évoqué.Alors, il faudrait plutôt interroger les syndicats pour savoir pourquoi ils étaient restés sourds aux demandes du collectif et surtout pourquoi la mairie ne lance pas un grand plan d'action en faisant un état des lieux des cantines et du travail des agents avec l'aide de spécialistes de l'ergonomie pour améliorer la qualité de vie au travail de ses agents. C'est quand même un comble que ce soit le collectif qui fasse des propositions ! Alors non, le collectif et ses membres ne méprisent pas les agents municipaux !
Si aucun syndicat ne vous a répondu, ne vous êtes vous pas posé la question de savoir pourquoi ? Peut être étaient ils tout simplement eux et leurs adhérents satisfaits des assiettes, et ne voulaient aucun changement ? Maintenant que vous avez ce que vous vouliez, il faudrait peut être assumer non ?
Ces quelques parents surexcités par leur croisade ont clairement dit que la santé SOI DISANT (et pas du tout selon les études) menacée de leurs chérubins passait avant celle des Atsem, et je peux vous assurer que j'ai moi même directement entendu des commentaires méprisants à l'égard des Atsem (et de la mairie). D'ailleurs on verra ce que ce collectif fera pour les Atsem une fois "l'affaire" des assiettes retombée...
Tout ceci est vraiment ridicule, mais quelquepart illustre bien ce que devient notre société, au nom du principe de précaution on fait n'importe quoi, chacun pour sa gueule, en en plus sans assumer, en voulant passer pour les gentils.
Vous écrivez : "Vous proposez un lien, en extrayez un passage"
- Oui, je ne vais pas recopier l'article de loi en entier. Le lien est à la disposition de chacun.
" ne lisez à l'évidence pas l'article en entier, et après tout ça vous insinuez que JE ne sais pas lire !? Honnêtement je trouve cela un peu fort de café.
Indice : lisez attentivement le dernier § appelé "Les termes comportant du"T". "
- Je le lis donc. Effectivement nous pouvons continuer sur cette mauvaise foi et se demander si il y a eu intention ou pas d'introduire du Bisphenol A.
Je cite le passage en question : "Les contrôles officiels portant sur la loi n°2012-1442 seront orientés sur les matériaux et objets pour lesquels il a été fait un usage intentionnel du bisphénol A dans leur fabrication".
Il s'agit donc de savoir si ces entreprises intoxiquent intentionnellement ou pas la population.
Bel exercice de rhétorique !
Mais le bisphénol A intentionnel ou pas, à faible dose ou pas, EST DANGEREUX.
Par exemple : Interdit dans la fabrication des biberons quelque soit sont dosage.
Je terminerai là, la joute, car nous aurions à parler des effets cocktails des substances incriminées et la conversation serait infinie.
Je vous renvoie donc à des lectures raisonnables et scientifiques :
https://www.inserm.fr/espace-journalistes/les-dessous-de-l-effet-cocktail-des-perturbateurs-endocriniens-reveles
Pour faire écho donc à cette petite phrase :
"La santé SOI DISANT (et pas du tout selon les études) menacée de leurs chérubins"
Là l'étude explique - Inserm oblige
Allez-vous aussi contester les études scientifiques ?
Mais ce serait un autre débat ...
Je suis désolé, mais vous mélangez tout. Vous me dites que je ne sais pas lire et qu'il n'est pas question de seuil. Je vous renvoie au paragraphe qui explique que "comportant du" implique l'existence d'un seuil, vous n'admettez pas votre erreur, et vous me citez un passage qui seul ne veut rien dire.
> Mais le bisphénol A intentionnel ou pas,
> à faible dose ou pas, EST DANGEREUX.
Non c'est faux. Il y aura toujours une dose trop petite pour provoquer quoi que ce soit.
> La santé SOI DISANT (et pas du tout selon les études)
> menacée de leurs chérubins, Là l'étude explique - Inserm oblige
Cette page explique ce qu'est l'effet cocktail en général, mais pas que ces assiettes sont dangereuses.
En revanche l'étude faite sur ces assiettes (http://www.bordeaux.fr/images/ebx/fr/groupePiecesJointes/47105/1/pieceJointeSpec/147423/file/analyse_chimique.pdf) écrit que pour chaque échantillon "La migration spécifique du matériau est inférieure aux limites fixées". Je maintiens donc mon "SOI DISANT", et je ne pense pas être celui de nous deux qui "conteste les études scientifiques".
Je note au passage que vous n'apportez pas d'explications sur votre histoire d'analyses bactériologiques, mais peut-être serait ce trop "violent" ?