Ce lundi matin, les parents d’élèves ont installés une grande banderole sur les grilles du Pôle scolaire d’Eysines. L’établissement est une composante de l’école René-Girol qui vient de voir un poste d’employée de vie scolaire (EVS) supprimé. Lagorsse Muriel, parent d’élève et présidente de l’Union nationale des associations autonomes des parents d’élèves (Unaape) s’alarme :
« Le directeur est seul pour 510 élèves qui sont sur deux sites séparés de 600 m. Cela pose des questions de sécurité car quand le directeur est à Girol, il n’est pas au Pôle scolaire. Si un enfant prétexte d’aller aux toilettes et quitte l’établissement, personne ne le verra. Se pose aussi les questions administratives. Et si des parents arrivent en retard, ils resteront à la porte. »
Ils n’ont pas choisi le blocage pour ne pas se mettre d’autres parents d’élèves à dos dès le première jour de la rentrée scolaire.
Elle admet qu’il est « toujours difficile de bouger les gens mais je pense qu’ils se sentent concernés ». Le blocage reste une option, comme « une opération coup de poing » pour ne pas dégrader les conditions d’études, pour éviter à l’EVS radié « de 55 ans d’aller pointer à Pôle Emploi ».
La mobilisation eysinaise a débuté par une pétition puis une prise de contact avec le député de sa circonscription. Le marchiste Benoit Simian dit « avoir plaidé [leur] cause au niveau du rectorat » et propose de contacter Mme Bost [maire d’Eysines, NDLR] « qui aurait de l’influence sur ce poste ».
Si les écoles sont en effet du ressort de la mairie, le député omet de dire s’il va jouer de son influence auprès de son gouvernement, qui a décidé de la suppression drastique et précipitée des contrats aidés.
Collèges en grève
Le blocage a été en revanche retenu dans d’autres établissements du département.
« Deux collèges – François Mauriac de Sainte Eulalie et Canterane de Castelnau de Médoc – ont décidé de se mettre en grève », indique Reynald Diranzo, professeur au collège de Castelnau-de-Médoc et secrétaire départemental du syndicat national Force Ouvrière lycées et collèges (SNFOLC).
Le premier se met en grève ces lundi et mardi suite à la perte de deux contrats aidés à la vie scolaire, quand le second – accusant les mêmes suppressions – sera en grève ce mercredi.
La CGT et le Snuipp appellent d’ores et déjà à un rassemblement à 14h devant la direction des services départementaux de l’éducation nationale (DSDEN) de Gironde.
Les deux syndicats (tout comme le SNFOLC) plaident par ailleurs pour un plan d’embauche et de titularisation des contrats aidés dans la fonction publique. Dans l’urgence, « il faut au moins le renouvellement des contrats qui n’ont pas été renouvelés », demande Marc Vieceli, représentant du Snuipp-FSU qui espère la mise en place d’une intersyndicale.
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