En 2016, la France comptait 460000 emplois aidés, dont le tiers dans le secteur associatif. D’ici 2020, 130000 postes auront ainsi sans doute été supprimés, suite à la volonté du gouvernement de mettre fin aux contrats aidés. « Pour beaucoup d’associations qui n’ont qu’un salarié, cela signifiera pour elles la fin de leur activité, et elles devront mettre la clé sous la porte », indique François, du nouveau collectif bordelais des associations excédées (CAE), qui vient de lancer un appel.
« C’est un immense plan social sur tout le territoire français, mais totalement illisible car il va concerner des petites structures », analyse Pauline De Bortoli, ex salariée de l’Université populaire de Bordeaux (qui donne ce jeudi une conférence sur le désengagement de l’Etat des associations).
Elle démonte par ailleurs l’argument du coût avancé par le gouvernement : entre 7 et 11000 euros pour un contrat aidé, contre 50000 euros pour une formation individuelle, et entre 286000 et 570000 euros par emploi créé ou sauvegardé par le CICE (crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi).
Entretien avec Pauline De Bortoli, du collectif bordelais des associations excédées (CAE) sur la Clé des Ondes
Plusieurs exemples d’associations en péril ont été livrés ce mercredi à l’Utopia. La recyclerie solidaire Récup’R va perdre ainsi 2 de ses 4 emplois, dont une ayant la reconnaissance de travailleur handicapé, et générer ainsi « des incertitudes sur la coordination administrative et financière ».
L’association Yakafaucon, qui emploie 4 personnes notamment pour animer son café, Le Petit Grain, s’interroge sur la pérennité de son activité. Même cas de figure pour la radio La Clé des Ondes, dont l’unique salarié, Xavier Ridon (également journaliste à Rue89 Bordeaux), voit son CAE (à mi-temps) s’achever en avril, et son renouvellement gelé.
Tous les intervenants déplorent la baisse généralisées des subventions publiques, comme le fonds de soutien à l’expression radiophonique dans le cas de la Clé des Ondes, qui a contraint les associations à se tourner massivement vers les emplois aidés.
Négos
Comment réagir ? Le CAE note que les plus grandes associations négocient en direct avec le gouvernement le maintien de certains contrats, et souligne la stratégie du gouvernement de trier en fonction des missions remplies par les associations, l’urgence sociale passant par exemple devant la culture. De son côté, la mairie de Bordeaux tente par exemple de sauver 90 emplois aidés dans les associations des quartiers politique de la ville.
La politique du saupoudrage est rejetée par la confédération des Calendretas, qui demande une réponse unanime et la conservation des emplois dans toutes les régions où des écoles occitanes sont implantées. Une stratégie qui a provisoirement payé en Bretagne pour les écoles Diwan. Les Calendretas manifesteront ce samedi à 14h30 à Bordeaux devant la préfecture.
Entretien avec David Bordes, président de l’école Calandreta de Lys (Pyrénées-Atlantique)
Et après ? Une nouvelle journée noire aura lieu en novembre, avec peut-être davantage d’actions coup de poing.
Entretien avec Jean-Claude Boual, président du collectif des associations citoyennes (CAC).
Chargement des commentaires…