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Alain Juppé lève le pied sur les prix du stationnement

Suite à la grogne provoquée par l’extension du stationnement résidentiel payant, et par l’entrée en vigueur du forfait post-stationnement à 35 euros, la mairie de Bordeaux a décidé de réviser à la baisse les tarifs du stationnement sur voirie et des amendes.

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Alain Juppé lève le pied sur les prix du stationnement

Alain Juppé a annoncé ce mercredi une « diminution notable du coût du stationnement ». Après avoir consulté les commissions permanentes des conseils de quartier lundi, le maire de Bordeaux va refondre les tarifs et dispositifs de stationnement. Soumises au prochain conseil municipal, ces révisions seront appliquées dès le 1er mai prochain.

Soldes sur le forfait post-stationnement

La principale de ces mesures vise à baisser le forfait post-stationnement de 35 euros, appliqué aux automobilistes qui n’ont pas payé, ou qui n’ont pas renouvelé leur ticket au bout de 2 heures. La durée maximale de stationnement passera de 3h à 4h15 pour 15€ en zone rouge (centre-ville) – 2,50€ les deux premières heures, ce qui ne change pas, et 5 euros l’heure pour les deux suivantes – et 13,60€ en zone verte – 1,80€ euros les deux premières heures, puis 5€ les deux suivantes.

La prune pour non-paiement restera elle à 35€, mais va être harmonisée avec celle des communes voisines, et adoucie : pour tout paiement dans les 24h, le FPS sera de 30€ en secteur rouge et de 25€ en secteur vert.

« 35 euros, c’est un tarif raisonnable comparé à celui d’autres villes – 60 euros à Lyon (dans le centre, 35 euros dans d’autres zones, NDLR), 50 à Paris (mais le FPS minoré de 24,50 ou 35 euros peut être réglé sous 4 jours) – mais je reconnais qu’il peut paraître cher », justifie Alain Juppé.

L’extension du stationnement payant repoussée

Alors que le stationnement résidentiel payant doit s’étendre aux quartiers extra-boulevards, le FPS va frapper de plein fouet leurs habitants et ceux qui s’y rendent pour leur travail, notamment à Caudéran et Saint-Augustin où Alain Juppé a eu maille à partir avec les riverains (qui sont aussi ses électeurs)… Si le maire ne renonce pas à cette extension extra-boulevards, il repousse à septembre son entrée en vigueur, en faisant là aussi son mea culpa :

« Je ne l’avais pas annoncé (dans le programme municipal en 2014, NDLR), c’est vrai, mais elle s’est révélée utile et nécessaire lorsque le stationnement payant s’est étendu à tout l’intra-boulevard. Le problème de la 2e voiture est peut-être plus aigu dans ces quartiers car ils sont moins bien desservis par les transports collectifs, et le taux de motorisation y est donc plus élevé » (de 1 à 1,42 véhicules par ménage extra-boulevard, contre 0,4 à 1 intra-boulevard).

Pas question en revanche d’harmoniser la politique de stationnement à l’échelle métropolitaine, bien que les tarifs soient disparates d’une rue à l’autre entre Bordeaux, Pessac ou Talence, par exemple. Selon Alain Juppé, la majorité des maires de l’agglo sont hostiles à perdre leur pouvoir de police au profit de la métropole.

Concessions pour la deuxième voiture et les visiteurs

Autre faveur accordée aux propriétaires d’une deuxième voiture : il leur sera attribué « à titre expérimental », un 2e macaron résident pour le samedi en zones verte et extra-boulevards, au prix de 10€ par mois. L’abonnement est assez cher comparé aux 15€ mensuels pour pouvoir garer sa première voiture tous les jours, mais vivement réclamé par les riverains, précise Alain Juppé :

« Beaucoup disent se servir de leur voiture la semaine pour aller travailler dans un autre quartier, et n’avoir pas besoin de cette deuxième voiture le samedi, où elle leur pose problème. »

Les détenteurs d’un abonnement résident pourront en outre faire bénéficier un visiteur de 10 jours de stationnement par an, au tarif de 5€ par jour. Mais le maire avertit : ces deux mesures expérimentales seront stoppées si elles entraînent un envahissement de voitures dans certains quartiers.

Arrangements pour les professionnels

La Ville veut aussi faciliter la vie de ses artisans et des commerçants, qui bénéficieront d’un abonnement pro à 30€ pour tout local implanté sur Bordeaux. Les professionnels de santé (médecins, kinés et infirmières) procédant à des visites à domicile pourront aussi obtenir un macaron pro à 30€ par véhicule, même s’ils ne résident pas à Bordeaux. Jusqu’à présent, l’abonnement ne valait que pour les professionnels résidents.

Et pour ceux qui n’ont pas de voiture ?

Histoire peut-être de ne pas avoir l’air de cajoler exclusivement les pro-bagnoles, Alain Juppé a aussi évoqué le vélo (pose de 1 200 arceaux vélo supplémentaires à Bordeaux) et un « encouragement au co-voiturage avec introduction d’un bonus pour les automobilistes qui respectent les engagements ». Aucune précision n’a été donnée sur cette dernière mesure, mais elle devrait s’inspirer de la région Île-de-France, qui subventionne 2 euros par trajet réalisé via des plateformes de covoiturage.


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