« On naît partout, la ZAD vivra » peut-on lire en lettres vertes, sur un fond rouge. Assez peu de banderoles, mais des participants déterminés ce lundi 9 avril aux alentours de 19h place de la Victoire. Le début d’une évacuation musclée de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes a fait émerger environ quatre-vingt rassemblements partout en France.
A Bordeaux on trouve quelques membres de la France Insoumise, dont les prises de parole renvoyaient principalement vers la lutte des universités.
« On est rassemblés ici aujourd’hui parce que c’est inadmissible ce qu’il se passe à Notre-Dame-des-Landes, l’État exerce un usage systématique de la force », scande la porte-parole du syndicat Snesup-FSU.
Un participant propose de « lancer un petit feu de la Saint-Jean, histoire de coûter de l’argent à l’État car il y a des copains, à la ZAD qui se font taper dessus violemment ». Et tant pis si les poubelles brûlées appartiennent en fait à la métropole…
« Monsieur Macron est un adepte de la communication du “en même temps”, c’est pourquoi le gouvernement se permet en même temps de casser la ZAD, les cheminots, l’université… Alors si on se défend pas tous en même temps, c’est en même temps qu’on sera battus. »
Vincent Coignet, Nantais d’origine, est un des portes-paroles d’Alternative Libertaire à Bordeaux :
« Le gouvernement cherche à montrer que cette première victoire, l’abandon de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, n’est pas une concession faite aux mouvements sociaux. On s’y attendait, mais là ils frappent fort, et nous montrons toute notre solidarité. Surtout dans un tel contexte de rapport de force. Comment créer un dialogue avec des personnes qui manu militari, viennent nous expulser? D’abord il faut résister, et lorsque le gouvernement sera pris à défaut, on pourra éventuellement discuter sur la façon de gérer ce lieu de façon viable, durable et acceptable pour tous, sans utiliser la force. »
Toutes les interventions expriment un profond désir d’une convergence des luttes – blocages dans les universités, grève des cheminots ou des facteurs de Gironde, qui entrait dans sa cinquième semaine aujourd’hui…
Pour le militant-syndicaliste Philippe Poutou, également présent, c’est l’unique façon de faire plier le gouvernement.
Quid des zadistes qui occupent illégalement des terres ?
« Si ces terres sont exploitées, c’est parce qu’il y a une eu une lutte qui a fonctionné, poursuit Philippe Poutou. Les zadistes et les associations ont montré en quoi leur projet était juste. Actuellement l’Etat en fait une zone de non-droit. »
Pour Vincent Coignet, légaliser les installations reviendrait à « faire la véritable expérience d’une société durable et écologique ».
Le cortège a remonté le cours Aristide-Briand, au bout duquel les CRS l’ont bloqué. Il s’est ensuite très rapidement dispersé, une heure après le début du rassemblement.
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