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Le CHU veut déloger les Sahraouis de leur retraite à l’Alouette

Evacués du squat du quai Deschamps, puis expulsés du parc aux Angéliques et des Quinconces, une trentaine de réfugiés politiques et demandeurs d’asile sahraouis squattent un ancien Ehpad à Pessac, vide depuis deux ans. Propriétaire des lieux, le centre hospitalier universitaire de Pellegrin a demandé ce mardi au tribunal administratif de Bordeaux d’ordonner leur expulsion.

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Le CHU veut déloger les Sahraouis de leur retraite à l’Alouette

« Le CHU n’est pas insensible au sort des Sahraouis mais il y a urgence  à évacuer pour les personnes à l’intérieur » de l’ancienne maison de retraite, estime Alice Calmette du service juridique de l’hôpital, avec selon elle « un risque avéré en matière d’hygiène et de salubrité ».

Pour la représentante du CHU, l’ancien Ehpad est « totalement vétuste », sans eau ni électricité. L’installation d’un câble sur un poste à haute tension mettrait en outre en péril l’alimentation électrique du quartier et des annexes de l’hôpital à proximité, dont une unité pour malades d’Alzheimer et un Ehpad de 300  personnes.

« Le sentiment d’insécurité commence à croître au niveau des patients et du personnel », ajoute Alice Calmette, qui fait par ailleurs valoir  que « seule une effraction a pu permettre l’entrée dans ce bâtiment ».

Baladés

Avocat des Sahraouis, Romain Foucard rappelle que les squatteurs, « des personnes pour la plupart en situation de demande d’asile, donc en situation régulière, et pour d’autres reconnues statutairement comme réfugiés, n’ont aucune solution de relogement » :

« Elles sont baladées depuis des années d’hébergement provisoire en hébergement provisoire, et surtout d’hébergement indigne en hébergement indigne. (…) Expulsés par la force du parc aux Angéliques, certains ont perdu une bonne partie de leurs papiers, mis dans des poches jetées à la poubelle. De nouveau expulsés des Quinconces, la solution la moins négative a été l’occupation de cette maison de retraite désaffectée, mais qui il y a deux ans était encore en état de marche, accueillant plusieurs centaines de personnes. »

Selon Maître Foucard, qui rappelle que le CHU n’a « aucun projet pour ce lieu », cette occupation ne peut en outre affecter la tranquillité des pensionnaires de la nouvelle maison de retraite, située  « à plusieurs centaines de mètres ». Quant au risque d’incendie relevé par la note des techniciens, celle-ci en parle « au conditionnel », juge Romain Foucard, soulignant que « des consigne sstrictes » ont été données aux occupants pour ne pas cuisiner, par exemple.

L’avocat en appelle à la mansuétude de la juge. Il argue de la « schizophrénie  juridique de la France », de plus en plus restrictive avec les ressortissants sahraouis qui « doivent justifier d’enfants en bas âge ou d’une situation de particulière vulnérabilité, alors que de la France met depuis des années son véto aux résolutions du conseil de sécurité de l’ONU sur le Sahara occidental », occupé par le Maroc.

Les réfugiés sahraouis, qui ont commencé le ramadan il y a quelques jours, « demandent a minima un toit et 4 murs pour pouvoir préparer leurs récits de demande d’asile, poursuit Romain Foucard. « Beaucoup de  Sahraouis sont en attente d’une solution de logement social, ils aimeraient a minima pouvoir rester quelques mois au même endroit ».

L’ordonnance du tribunal sera rendue avant la fin de la semaine.


#sans toit ni loi

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