Média local avec zéro milliardaire dedans

22 473 logements vides à Bordeaux Métropole

Alors que les professionnels alertent sur la pénurie de logements locatifs à Bordeaux, l’Insee révèle que la métropole compte 22473 logements vides, dont 10590 à Bordeaux. Si leur nombre est en relative diminution, celui des résidences secondaires a presque doublé en 5 ans, contribuant à la pression sur le marché.

Cet article est en accès libre. Pour soutenir Rue89Bordeaux, abonnez-vous.

22 473 logements vides à Bordeaux Métropole

Il manquerait un millier de logements à Bordeaux Métropole pour satisfaire à la demande du marché locatif, affirme cette semaine dans Sud Ouest l’Union des syndicats de l’immobilier. Et pourtant, 22473 logements demeurent inoccupés, selon la dernière enquête de l’Insee sur la vacance, soit 4,8% du parc. Sur Bordeaux intra-muros, 10590 logements sont concernés, d’après des chiffres arrêtés en 2015.

Si leur nombre est en légère augmentation par rapport à 2010 – il y en avait alors 10411 -, il est en nette décroissance depuis 20 ans (15570 logements vacants en 1999). Et, du fait du boom de la construction, la part de logements vides baisse elle aussi de manière constante – la vacance est ainsi passée de 12,05% du parc en 1990 à 6,9% aujourd’hui.

Cette évolution témoigne de l’attractivité retrouvée de la ville centre, boudée jusqu’au années 90 par ses habitants, qui préféraient s’installer en périphérie. Selon l’analyse de l’institut sur la Nouvelle-Aquitaine, la vacance est ainsi aujourd’hui la moins forte dans les zones tendues, les aires urbaines de La Rochelle, Bayonne, La Teste – Arcachon…, où elle oscille entre 5 et 7% du parc. Dans la métropole bordelaise, si le Bouscat atteint les 7,3% de biens vacants, soit 918 logements, cette proportion est de 4,2% à Mérignac (1 552 logements vides) ou 4% à Pessac (1173).

Dans les pôles en déclin démographique de la région, on enregistre au contraire une vacance de plus de 12% à Marmande ou Agen, de 15% à Pau et Tulle. A l’échelle de la Nouvelle-Aquitaine, la vacance du parc de logements s’élève à 8,5%, contre 7,9% en France métropolitaine.

Effet Airbnb

Dans son enquête, l’Insee souligne également la forte augmentation du nombre de résidences secondaires ou des logements occasionnels : la région en compte 408 180 soit 12% du parc, une proportion qui peut atteindre 25% sur le littoral, voire les 3/4 à Lacanau ou Soulac-sur-Mer.

Mais le phénomène se développe aussi dans les grandes villes, avec un quasi doublement à Bordeaux, passée de 3745 résidences secondaires en 2010, soit 2,6% du parc, à 6127 en 2015 (4% du nombre total de logements). L’Insee y voit un effet Airbnb :

« Avec le développement des plateformes de réservation, le nombre de logements entiers loués de façon saisonnière progresse fortement. »

Selon les estimations de l’union des syndicats de l’immobilier, qui rejoignent celles de l’Observatoire Airbnb, plus de 10000 logements entiers seraient ainsi dédiés à l’accueil des visiteurs de passage à Bordeaux. Plus rentable et moins contraignant que de la location à l’année, surtout dans une ville qui attire deplus en plus de touristes (7 millions en 2017). Dans le logement, le problème de la vacance cèderait ainsi la place à celui des vacanciers.


#Airbnb

Activez les notifications pour être alerté des nouveaux articles publiés en lien avec ce sujet.

Voir tous les articles

À lire ensuite


Contre la réglementation anti-Airbnb à Bordeaux, les proprios ne trouvent pas la clef

Photo : SB/Rue89 Bordeaux

Bordeaux ne manque pas d’Airbnb malgré la réglementation locale et la Covid
Partager
Plus d'options