Il aurait bien voulu y assister cette fois, mais c’est encore non. Après un premier refus d’EDF, en mars dernier, au représentant de Greenpeace à la Commission locale d’information nucléaire de participer à la visite d’inspection de la centrale du Blayais par l’ASN (Autorité de sûreté nucléaire), c’est un deuxième refus qui vient de tomber pour la visite de ce 24 juillet.
Sans aucune explication, le refus est signifié dans un bref mail adressé au CLIN :
« Nous sommes au regret de vous informer que nous ne pourrons pas répondre favorablement à la demande de Monsieur Maupin, concernant son souhait d’assister. »
Cette fois-ci encore, Patrick Maupin réagit dans une lettre ouverte au directeur de la centrale.
« Votre nouveau refus à ma présence, comme observateur de la Commission locale d’information, lors de la visite d’inspection de la centrale du 24 juillet […] confirme clairement votre conception étriquée de la transparence. »
Jointe par Rue89 Bordeaux, la direction de la CNPE avance que « la convention avec la CLIN ne prévoit pas d’observateur lors des visites de l’ASN ». Or, une convention signée en 2011 entre EDF et la CLIN stipule que deux observateurs de son bureau peuvent « exceptionnellement » assister aux inspections de contrôle d’organismes extérieurs, comme l’ASN de Bordeaux. Cette visite ne sera pas l’exception.
« Situations préoccupantes »
Dans sa lettre ouverte, le délégué de Greenpeace Gironde dresse la liste des « principales anomalies » relevées lors de la visite de l’ASN en mars.
«- l’état général de la laverie n’est pas acceptable et atteste d’une négligence de cette installation ;
– l’examen des fiches de données sécurité montre que vous ne disposiez pas toujours des fiches de donnés sécurité étendues et n’avez pas identifié le ou les scénarios d’exposition correspondant à votre usage de ces substances. Cet écart au règlement européen REACH doit être résorbé sans délai ;
– les inspecteurs ont mis en évidence des défauts importants dans la gestion opérationnelle des déchets… constaté une absence de maîtrise des risques incendie dus à la gestion des déchets… et des défauts dans l’état et la gestion de l’aire déchets “très faiblement actifs” à savoir accès non sécurisé, inventaire des déchets erroné, vanne d’isolement des eaux collectées vis à vis du réseau des eaux pluviales non sécurisée. »
Ces points font partie d’une longue lettre de 40 pages adressée par l’ASN à la direction de la CNPE le 12 juillet dernier, que Rue89 Bordeaux s’est procurée, où « l’inspection a révélé une organisation en matière d’environnement largement perfectible » comme « le manque d’attitude interrogative de la part des équipes sur certains sujets » et « a mis en évidence des situations préoccupantes auxquelles l’ASN demande de remédier sans délai » ainsi que la nécessité « de renforcer la formation des agents en matière d’environnement afin de permettre le développement d’une “culture environnement” plus robuste ».
Des questions dont les réponses sont attendues demain, à l’abri d’observateurs externes.
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