« 30 minutes ! », lance Emmanuel Sallaberry, maire de Talence. Un petit sablier a été retourné juste avant le début de la conférence de presse, sur le site de la gare Talence-Médoquine. « C’est l’équivalent de 6 trajets d’ici à la gare Saint-Jean », poursuit-il dans le brouhaha produit par l’un des 100 TER quotidiens passant par cette gare.
Car les trains de voyageurs ne s’arrêtent plus à Talence depuis 1949, et ceux de fret ferroviaire depuis 1987. Aujourd’hui, Talence est la seule ville française de plus de 40 000 habitants à ne pas être desservie par le trafic ferroviaire, insiste son maire.
148 000 personnes directement impactées
Mais les Talençais comptent bien revoir un jour s’arrêter les trains sur leur commune. L’association Talence Gare Multimodale milite en ce sens depuis des années, et avait récemment manifesté sur le site.
« C’est aujourd’hui un non sens que de ne pas avoir une gare ici », martèle Emmanuel Sallaberry, qui souhaite créer une plateforme multimodale de transports. Idéalement placée sur les lignes Bordeaux-Irun et Bordeaux-Médoc, la gare pourrait être fréquentée par 4 500 personnes par jour.
Le bassin d’usagers potentiel représente quant à lui 148 000 personnes : 69 000 étudiants/employés du pôle santé, 12 000 habitants du quartier Médoquine, et enfin 66 000 étudiants.
« Les jeunes de ma commune mettent 1h50 pour aller sur le campus. Avec une réouverture de cette gare, on diviserait ce temps par deux », explique Christophe Duprat, maire de Saint-Aubin de Médoc et vice président de Bordeaux-Métropole chargé des transports.
La gare est aussi présente sur la voie de ceinture, qui relie déjà les communes périphériques de Bordeaux, et qui pourrait être ce fameux « RER métropolitain » dont rêve les élus, alors que les réseaux de transports saturent.
Coût et blocage
De nombreuses études réalisées par les collectivités locales ont démontré la faisabilité de ce projet, pour lequel Alain Juppé, président de Bordeaux Métropole, a interpellé par écrit la direction de la SNCF. Mais l’entreprise ferroviaire ferait la sourde oreille.
« On nous disait que leurs équipes étaient prises par les travaux de la LGV, indique Emmanuel Sallaberry. Mais maintenant la LGV est finie ! ».
Les coûts des travaux sont estimés à 5 millions d’euros, que la Métropole et la région pourraient financer pour la réhabilitation de la gare et de ses alentours, la SNCF se chargeant du réseau ferroviaire. Une pétition a été lancée pour continuer à défendre le projet.
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