C’est une version remaniée du « Emmenez-moi » de feu Charles Aznavour qui sort des enceintes du camion du syndicat Solidaires 33 :
« Emmenez-moi loin du Grand Capital / Emmenez-moi dans un Etat social / Il me semble que la misère doit disparaitre de cette Terre… »
Au micro, l’hommage en mode revendicatif semble plaire à la foule. L’ambiance est par ailleurs studieuse dans le cortège (7000 personnes selon la CGT) parti place de la République à midi – pour attirer les salariés durant la pause méridienne.
Les sorties verbales récentes du président ont fait réagir, avec un manifestant déguisé en un de ces « Gaulois réfractaires »
Les organisateurs de cette manifestation intersyndicale et nationale appelaient les agents du service public et les salariés du privé à descendre dans la rue pour demander augmentation de salaires et création d’emplois.
Les étudiants aussi se montrent contre Parcoursup et le mal-logement. Fait bien plus rare : la présence d’un petit groupe de travailleurs saisonniers espagnols qui se sont mis en grève contre leur condition de vie et de travail dans les vignes du Libournais.
Chasse ouverte
Surtout la réforme des retraites est dans les têtes – et a fait grossir les rangs avec une forte présence des retraités. « La chasse est ouverte » pour les retraités et chômeurs estime le syndicat CNT dans son appel en analysant le projet de régime universel par point et le projet de modification encore un peu plus stricte de l’assurance chômage.
Derrière la banderole de tête, se trouvaient les femmes AVS de Valoys, toujours en lutte pour obtenir le paiement de leur acompte sur salaire. La déléguée CGT, Isabelle Sauvaget a le sourire – « On est dix, pour une boite de 90 personnes, c’est déjà pas mal ».
Un tel ratio est en effet difficile à égaler ces temps-ci. D’ailleurs, seulement une poignée de salariés de l’usine Ford était présents, pour informer sur leur action de vendredi prochain au Salon de l’Automobile de Paris.
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