Ils s’étaient annoncés d’abord à 11h30 devant l’hôtel de ville à Bordeaux. Puis à midi. Puis à midi et demi. Pourtant Alain Juppé n’y était pas mais, par mesures de précaution, une dizaine de camions de police s’étaient postés entre la rue Vital-Carles et la place Pey Berland.
C’est finalement comme prévu, malgré l’interdiction de manifester décidée par la préfecture de Gironde la veille, qu’ils se retrouvent place de la Bourse.
« Il y en a qui ne le savaient pas et d’autres si, raconte un gilet jaune en charge de la sécurité. Tout le monde n’a pas facebook ou ne lit pas le journal, et comme on avait prévu de le faire, ils sont venus. »
Et ce n’était pas une poignée ! C’est quelques milliers de gilets jaunes qui se retrouvent place de la Bourse avant de se mettre en route pour un défilé improvisé auquel des dizaines de motards en gilet jaune se sont joints.
Hôtel de ville imprenable
Le cortège a démarré vers 15h, direction l’Hôtel de ville par le cours de l’Intendance. Arrivés place Pey Berland, les gilets jaunes ont été refoulés par les forces de l’ordre avec quelques grenades de gaz lacrymogène côté rue des Trois-Conils. Après une première tentative de contournement, ils se dirigent vers la rue Sainte-Catherine, direction la Victoire. « Tout se passe très bien », se félicite un gilet jaune qui fait allusion aux incidents de Paris.
Dans la rue piétonne, une ambiance bonne enfant régnait où certains badauds se sont approchés du cortège pour savoir comment rejoindre le mouvement. Des mentions de site internet distribuées sur papier libre, quelques conseils pour l’inscription à la newsletter, et ça repart avec des slogans : « Macron démission », « Citoyens, dans la rue »… et des panneaux où on pouvait lire : « Je ne manifeste pas, je me défends », « Macron élu pire employé de l’année », voire « Macron pendaison ».
Le défilé arrive à la gare Saint-Jean, et de retour à nouveau place de la Bourse. Sous escorte policière, un sit-in est organisé cours Georges-Clemenceau. « Le jeu du chat et de la souris », comme le qualifie un militant, s’arrête aux abords de la préfecture puis à nouveau à l’Hôtel de ville où une centaine de manifestants se retrouvent à nouveau nez-à-nez avec les forces de l’ordre.
« La police, avec nous » n’y a rien fait. Les manifestants se sont ensuite dispersés vers 19h, en se donnant rendez-vous le lendemain. « S’il fait beau ! sinon pas sûr qu’on soit nombreux » lâche l’un d’eux, avant de jeter un coup d’œil sur une appli de son téléphone qui lui affiche 3h42 de marche pour 15,33 km. Grosse fatigue.
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