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Des militants du climat décrochent le portrait de Macron de la mairie de Gradignan

Ce vendredi, Action Non Violente-COP 21 Gironde a décroché le portrait officiel du président Emmanuel Macron à la mairie de Gradignan. Flanqués de gilets jaunes et d’un slogan « Sortons Macron », les militants dénoncent l’indifférence du gouvernement face à l’urgence climatique et sociale.

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Des militants du climat décrochent le portrait de Macron de la mairie de Gradignan

C’est le onzième portrait officiel d’Emmanuel Macron décroché par Action Non Violente-COP 21. Celui de Gradignan est tombé – « par hasard » – le jour où le président de la République est à Bordeaux. L’action de la cellule girondine de l’ONG aurait été prévue depuis quelques jours.

Ce vendredi 1er mars, ils étaient douze activistes à « réquisitionner » le portrait officiel de la salle du conseil municipal de la mairie. Après Lyon, Paris (x3), Ustaritz, Biarritz, Nohedes, Cabestany, Lansac et Wittelsheim, « les militants d’ANV-Cop21 restent déterminés à dénoncer l’inaction d’un président Macron se contentant de beaux slogans et de grands débats face à l’urgence climatique et sociale ».

L’Affaire du siècle

Brandissant une banderole où on pouvait lire « Urgence climatique, justice sociale, sortons Macron », certains militants ont ensuite pris la fuite avec le portrait.

« Ce portrait sera gardé et montré lors de toutes les actions menées en Gironde jusqu’à ce que le gouvernement Macron affiche de réelles avancées. Il ne sera pas rendu avant » affirme Boris Cousin, un des activistes présent.

 

Comme les autres actions, celle-ci a été motivée par la réponse « inacceptable » du gouvernement à l’Affaire du siècle – action en justice contre l’État français pour inaction face au dérèglement climatique, avec une pétition signée par plus de 2 millions de personnes. Cette réponse stipule qu’ « aucun changement de cap de la part du gouvernement français n’est prévu en matière de lutte contre le dérèglement climatique ».

« Ce décalage permanent entre les slogans de type Make our planet great again et les actes réels ne sont plus supportables, affirme Juliette Duturc, une autre activiste. Avec une taxe carbone socialement injuste et dont la majorité des recettes n’étaient pas affectées à la transition écologique, le président Macron a détourné un outil, qui devrait être au service de la transition énergétique et de la solidarité nationale, pour payer les cadeaux fiscaux qu’il a fait à ses riches amis. Il veut aujourd’hui nous enfermer dans un énième grand débat alors que ce qu’on lui demande c’est d’agir immédiatement et massivement contre un péril décrit depuis des décennies par les scientifiques. »

Michel Labardin, maire de Gradignan, en discussion avec les militants d’ANV-Cop21 Gironde (WS/Rue89 Bordeaux)

« Bring back my president »

L’action s’est déroulée dans le calme mais n’a pas manqué de surprendre le personnel de la mairie. Michel Labardin (sans étiquette, proche du centre droit), qui a jugé « pathétique » la participation à l’action d’une ancienne élue de sa mairie, l’écologiste Claire Le Lann, est allé à la rencontre des activistes. Il leur a demandé de « ramener la photo », car « c’est un symbole » :

« Je n’ai pas d’états d’âme. Qui que soit le président, il faut rester courtois et éduqué. Je suis convaincu que face à l’urgence climatique il faut des mesures fortes. Si on discutait, on serait probablement d’accord sur beaucoup de choses. Vous venez, vous mettez des gilets jaunes et vous décrochez le portrait du président, à quoi ça sert ? »

C’est donc sur la forme et non pas sur le fond que l’édile semble agacé. Le maire estime que « les combats les meilleurs peuvent se percuter sur la manipulation désastreuse des symboles » :

« Soyez ambitieux et audacieux, invite-t-il ses visiteurs surprise. Allez voir Macron lui-même. Il est là aujourd’hui. Quand bien même vous décrocheriez les 36000 portraits en France, ça ne servira pas la cause. Utilisez les outils démocratiques à votre disposition pour agir. L’action militante est légitime et elle aura toujours sa place. Sauf que la vous n’êtes pas dans le bon cadre », ajoute sans jeu de mots le maire.

Lançant un étrange « Bring back my president » pour clore les débats, Michel Labardin promet ne pas engager des poursuites.


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