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Des nourrissons enfermés en centre de rétention par la préfecture de Gironde

La Cimade dénonce dans un communiqué l’arrestation ces deux dernières semaines par la préfecture de Gironde de trois familles avec 8 enfants, et leur enfermement au centre de rétention administrative (CRA) de Toulouse.

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Des nourrissons enfermés en centre de rétention par la préfecture de Gironde

Ces familles interpellées à Bordeaux et dans la région ont ensuite été expulsées du territoire français vers d’autres pays européens, dans le cadre de la procédure Dublin.

La Cimade, association habilitée à visiter ces lieux d’enfermement pour les étrangers en situation irrégulière, « s’insurge contre de telles pratiques et rappelle qu’aucun enfant ne doit être retenu dans un centre de rétention ». Cette pratique est toutefois légale en France, au grand dam de la Cimade, qui observe une recrudescence de ce phénomène.

Le 25 mars, écrit la Cimade, « un couple accompagné de ses deux enfants âgés de 3 et 1 an a été interpellé pour être enfermé au centre de rétention de Toulouse et expulsé le lendemain en Pologne ». Et ce sans avoir eu le temps d’emporter les affaires et le dossier médical de leur fille suivie pour des problèmes cardiaques selon l’association.

De la maternité aux barreaux

Le 4 avril, poursuit le communiqué, un couple et leurs 5 enfants ont été arrêtés à 6h du matin à leur domicile, puis conduits au CRA de Toulouse, afin d’être expulsés en Allemagne le lendemain matin.

« Ils n’étaient pas informés de ce départ. Ils n’ont pas pu emporter leurs affaires et surtout celles de leurs enfants âgés de 12 ans à 3 semaines. Ce dernier est né à Bordeaux le 14 mars 2019. Il n’était sorti de la maternité qu’une semaine auparavant à la suite de complications à la naissance. La mère est elle-même suivi car atteinte d’une maladie génétique. »

Enfin, le 8 avril, Le 8 avril, « une jeune femme a été interpellée et enfermée au centre de rétention avec sa fille de 4 mois afin d’être expulsée en Italie. Là encore, aucun suivi médical ni aucune assurance qu’elle sera prise en charge à son arrivée en Italie ».

Fuite en avant

Alors 10 familles et 23 enfants ont été enfermés au centre toulousain, la Cimade voit là « le nouveau signe d’une fuite en avant et d’un durcissement particulièrement inquiétant de la politique gouvernementale en matière de répression des personnes migrantes ».

Elle condamne « ces violences injustifiables sur des enfants et même des nourrissons et demande à ce que l’État cesse de leur infliger des “traitements inhumains et dégradants” ».

Jointe par Rue89 Bordeaux, la préfecture de Gironde n’a pas souhaité faire de commentaires sur le fond, ni sur les conditions d’interpellations des familles. Elle précise toutefois que les étrangers interpellés « ont été envoyées vers le centre de rétention de Toulouse car il est habilité pour recevoir des familles (contrairement à celui de Bordeaux qui n’accueille que les hommes seuls), et propose des conditions d’accueil, d’accompagnement et d’informations respectueuses de la personne retenue ».

En outre, poursuit la préfecture, « les familles sont placées en rétention le temps strictement nécessaire à leur remise aux autorités de l’état européen responsable de leur demande d’asile soit une nuit ».

La Cimade considère quant à elle que l’enfermement d’enfants, qui a valu à la France une condamnation de la Cour européenne des Droits de l’Homme, est « le degré zéro de l’humanité ». Sa pétition contre cette pratique avait recueilli 143156 signatures.


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