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Le bordelais Christophe Hutin choisi pour représenter la France à la Biennale d’architecture de Venise

« Les communautés à l’œuvre » de Christophe Hutin est choisi parmi dix-neuf projets répondant à la thématique de l’édition 2020 de la Biennale internationale d’architecture de Venise : « Comment allons-nous vivre ensemble ? »

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Le bordelais Christophe Hutin choisi pour représenter la France à la Biennale d’architecture de Venise

Si ce n’est pas le début la gloire, ça y ressemble ! Les ministres des affaires étrangères et de la culture viennent de retenir le projet « Les communautés à l’œuvre » de Christophe Hutin pour le Pavillon français de la Biennale internationale d’architecture de Venise en 2020.

La proposition de l’architecte bordelais constitue « une contribution cohérente » à la problématique posée par Hashim Sarkis, architecte libanais doyen de l’école d’architecture et de planification du MIT à Boston, nommé commissaire général de la 17e édition de la biennale vénitienne : « How we will live together? Comment allons-nous vivre ensemble ? »

« Dans un contexte de divergences politiques et d’inégalités économiques croissantes, [la proposition de Christophe Hutin] expose différentes manières dont les habitants participent à la métamorphose heureuse de leur cadre de vie et de leur quotidien », peut-on lire sur le communiqué diffusé ce mardi par les ministères français.

Architecte-médiateur

La commission française de sélection, présidée par le professeur et architecte-urbaniste Philippe Madec, a notamment souligné « les valeurs que portent la proposition de Christophe Hutin dont les projets présentés mettent en valeur l’architecture comme projet social et contribution au vivre ensemble ; privilégient une « architecture de la frugalité » ; envisagent le métier d’architecte comme celui d’un médiateur permettant l’expérimentation, la participation et la co-construction des habitants aux projets ; valorisent l’expérimentation comme forme d’art à travers le chantier collectif et mettent en lumière l’aspect participatif et la dimension de performance grâce à la vidéo ».

Bordeaux doit à Christophe Hutin la réhabilitation des immeubles GHI du Grand Parc, modèle de requalification d’un grand ensemble, ou la rénovation de la Salle des fêtes, dans le même quartier. Dans un entretien accordé à Rue89 Bordeaux en octobre 2018, il déclare sans détours :

« Le mal en France, c’est que tout le monde parle de démocratie participative et de droit à la ville, mais qu’il n’y a pas moins démocratique que les procédures d’aménagement et d’urbanisme. C’est un truc extrêmement autoritaire, où une personne impose la planification des territoires. Les architectes sont relégués en bas de l’échelle, pour traiter de l’emballage et de l’esthétique des objets construits. »

« Construire librement »

Christophe Hutin est architecte et enseignant-chercheur titulaire à l’École nationale supérieure d’architecture de Bordeaux. Il est co-auteur d’un ouvrage avec Patrice Goulet : « L’enseignement de Soweto, Construire librement » aux Éditions Acte Sud.

Spécialisé en architecture durable fondée sur l’économie de la construction, il a réalisé de nombreux projets dans le domaine du logement mais aussi des équipements publics culturels. Plusieurs réalisations témoignent de cette recherche menée notamment en collaboration avec les architectes Lacaton et Vassal.

Christophe Hutin est aussi réalisateur de documentaires, scénographe et commissaire d’exposition. Son travail photographique sur l’inventaire des shacks du Township de Soweto a donné lieu à de nombreuses expositions et diffusions, notamment au festival 2010 « Les rencontres d’Arles, Photographie ». Il a récemment proposé une installation dans le cadre de l’exposition « Constellation.s » au centre d’architecture Arc en rêve, proposant au travers des témoignages d’habitants de documenter le quotidien des quartiers populaires de Soweto, Détroit et Bordeaux.


#architecture

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