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Où en est le RER métropolitain de Bordeaux ?

Première réalisation du RER métropolitain, le car express circulant depuis début septembre entre Créon et Bordeaux est un succès. Pour décongestionner l’agglo, Nicolas Florian, maire de Bordeaux souhaite multiplier ces liaisons, et pourquoi pas des navettes fluviales, pour relier efficacement les cités girondines. Mais le syndicat mixte Nouvelle-Aquitaine Mobilités, qui pilote le projet, va devoir pour cela étoffer son budget.

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Où en est le RER métropolitain de Bordeaux ?

547 voyageurs prennent chaque jour le car à haut niveau de service (CHNS) entre Bordeaux et Créon, « alors que toutes les études disaient qu’on n’irait pas au delà de 400 », souligne Renaud Legrave : pour le vice-président de la région, à la tête Nouvelle-Aquitaine Mobilités, la première ligne ouverte dans le cadre du projet de RER métropolitain est un succès qui dépasse les prévisions. 

Financé à parts égales par le conseil régional de Nouvelle-Aquitaine et Bordeaux Métropole (pour un total de 1,5 million d’euros), ce car express est une des réalisations les plus significatives du syndicat régional des transports. Un bus tous les quart d’heure rallie la métropole en 45 minutes.

Carte et feuille de route

Un an après son lancement, Nouvelle-Aquitaine Mobilités souligne en outre la création de la carte Modalis, un support billettique commun aux 25 réseaux de transports régionaux. Elle est utilisée par 25000 voyageurs, dont « plusieurs milliers » combinent déjà des abonnements au TER et à TBM. De quoi permettre par exemple aux Médocains de prendre le train puis les trams et bus de la métropole avec le même support.

Il faudra toutefois attendre un peu pour voir bouclé le réseau de RER métropolitain, a prévenu Renaud Lagrave lors d’un point presse :

« La feuille de route (votée l’an dernier par la région et la métropole, NDLR) suit son cours. Le car express Bordeaux-Créon était le premier étage de la fusée, l’acceptation tarifaire TER-TBM sur une partie du réseau le deuxième. Nous étudions actuellement la réouvertures des haltes de Talence (la gare de la Médoquine) et du Bouscat (la première est espérée pour 2023, la seconde plus tôt, NDLR). Ensuite, en 2021, ce seront les premières diamétralisations entre Arcachon et Libourne, puis Saint-Mariens et Langon. »

Elles permettront de rallier ces communes sans changement de train à la gare Saint-Jean, où les trains feront un simple arrêt. Mais la desserte de ces communes sera renforcée au passage, poursuit le vice-président aux transports de la région : « L’objectif est d’avoir a minima 4 TER à chaque bout de ligne. »

Le car express Créon – Bordeaux (Nouvelle-Aquitaine Mobilités)

Car lux

Nicolas Florian voudrait aller d’ores et déjà plus vite vers ce RER métropolitain qu’il préfère appeler RER girondin :

« Car il ne s’agit pas seulement de réaménager la voie de ceinture mais d’irriguer le reste des territoires, le Blayais, l’Entre Deux Mers… », lance le maire de Bordeaux ce lundi, lors d’un point presse dédié aux questions de mobilité.

Le successeur d’Alain Juppé voudrait que Nouvelle-Aquitaine Mobilités – du moins le bassin de population girondin, un des cinq de la région – « se donne pour objectif de desservir toutes les sous-préfectures du département : Blaye, Langon, Arcachon, Libourne, Lesparre. Et on peut le faire rapidement avec des cars express ».

Certes, lui répond indirectement Renaud Lagrave, à condition d’y mettre les moyens :

« Ce qui est prévu, c’est d’attendre les municipales pour mettre en place le versement transport additionnel (VTA, impôt versé par les entreprises d’au moins 11 salariés pour le financement des infrastructures de mobilité) dans les communes concernées par de nouvelles lignes. Si elles le souhaitent on est prêt à mettre en place 5 ou 6 nouvelles lignes de BHNS comme sur Créon. »

TER en gare Saint-Jean (SB/Rue89 Bordeaux)

Qui veut payer des millions ?

Une étude sur les multimodalités en cours de réalisation par le syndicat doit par ailleurs permettre d’identifier les villes ayant les plus forts besoins et potentiels de passagers, mais aussi d’explorer des alternatives, comme le covoiturage.

Car Nouvelle-Aquitaine Mobilités, doté d’un budget de seulement 1,6 million d’euros pour toute la région, se heurte à un douloureux principe de réalité : le versement transports des communes à la périphérie des grandes villes, peu pourvues en grandes entreprises (à part Cestas) risque d’être insuffisant pour répondre aux demandes. Et l’État n’est par ailleurs guère pressé de mettre au pot, déplore Renaud Lagrave : 

« Le 12 avril le conseil régional a voté un plan de mise à niveau des lignes de chemin de fer, de 1,2 milliard d’euros, dont 532 millions financés par la région. Mais l’État nous renvoie aux conclusions d’un rapport, attendu pour Pâques, sur les petites lignes ferroviaires, tout en nous demandant de financer la POLT (Paris-Orléans-Limoges-Toulouse), qui n’est pas de notre compétence ! »

Faute de taxe carbone ou d’écotaxe poids lourds, on est encore loin des beaux discours sur la transition écologique à la réalité, toujours branchée « make our bouchons great again ».


#Nicolas Florian

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