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Déboutée de sa demande d’asile, une jeune femme tente de se tuer au CADA d’Eysines

[INFO RUE89 BORDEAUX] Ressortissante de Côte d’Ivoire, une réfugiée s’est jetée vendredi du deuxième étage du foyer où elle était hébergée à Eysines. Son recours venait d’être rejeté par la cour nationale du droit d’asile. Ses jours ne seraient pas en danger.

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Déboutée de sa demande d’asile, une jeune femme tente de se tuer au CADA d’Eysines

Vendredi 15 novembre, une jeune femme de nationalité ivoirienne a voulu se suicider en se jetant par la fenêtre du deuxième étage du Centre d’accueil de demandeurs d’asile (CADA) à Eysines.

Elle s’est défenestrée tôt le matin, avant l’arrivée de l’équipe au travail dans ce foyer, où cette ressortissante ivoirienne vivait seule et sans enfants. Née en 1990, elle venait d’apprendre qu’elle était déboutée de sa demande d’asile.

« La victime a été immédiatement prise en charge par nos équipes, explique à Rue89 Bordeaux la direction parisienne d’Adoma, une société d’économie mixte filiale de CDC Habitat (groupe Caisse des dépôts). Bien que nous ne puissions en être totalement certains, nous pensons que le geste de cette personne est corrélé à la nouvelle du déboutement de sa demande d’asile, par la CNDA (Cour nationale du droit d’asile, NDLR), deux jours auparavant. »

Le centre Adoma à Eysines, où la jeune ivoirienne s’est défenestrée du deuxième étage (capture écran Google street)

Selon Adoma, « les pompiers sont intervenus dans les meilleurs délais ». La jeune réfugiée a été hospitalisée, et « ses jours ne sont aujourd’hui plus en danger », ajoute la direction de l’entreprise, sans plus de précisions sur l’état de santé.

Un groupe de soutien aux autres hébergés

Par ailleurs, « un groupe de soutien au sein du site a été mis en place pour les autres hébergés et salariés », précise-t-elle. 

La nouvelle de cette tentative de suicide a choqué les associations qui militent en faveur des réfugiés. Celles-ci promettent une action pour dénoncer les conditions d’accueil et le « traitement inhumain » des demandes d’asile. 

Sur 47 314 décisions rendues l’an dernier par la CNDA, plus des trois quarts sont des rejets de recours. La proportion est similaire en première instance : en 2018, l’OFPRA (office français de protection des réfugiés et apatrides) a reconnu le statut de réfugié à 14 012 personnes, accordé une protection subsidiaire à 10 651 autres, et rejeté 68 809 demandes.

A Eysines, Adoma gère un foyer de 159 logements, actuellement plein. Ce bailleur de logements « très sociaux » loge ou héberge plus de 88 000 personnes dans 71 000 logements. C’est le « premier opérateur national de l’accueil de demandeurs d’asile ».

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