« C’est d’abord un problème de santé publique », tonne Andréa Kiss à propos de l’arrêté anti-pesticides qu’elle a signé pour sa commune.
En effet, la maire du Haillan a été interpellée par les résultats de la Campagne Glyphosate qui s’est tenue cet été dans sa commune où 43 de ses administrés ont été des « pisseurs volontaires ». La moyenne des taux relevés était de 1,20 nanogramme par millilitre (3,52 ng/ml pour le taux le plus fort et 0,15 ng/ml pour le plus bas) ; une moyenne égale à la moyenne nationale.
« Nous n’avons pas de vignes et nous n’avons pas d’agriculteurs qui utilisent le Glyphosate et pourtant la population est contaminée, sans doute par l’eau ou par la nourriture qu’elle consomme. Il y a donc urgence à agir partout, et sur cette question l’État est défaillant. Si les maires ne montent pas au créneau, qui va le faire ? » rétorque la maire à Rue89 Bordeaux.
Jusqu’au tribunal
Donc, « ce n’est pas une question qui concerne seulement les ruraux » ajoute Andréa Kiss qui trouve justement « intéressant que ce soit une commune peu concernée qui décide de prendre un arrêté anti-pesticides ».
Cependant, à l’instar de Bègles et Parempuyre, l’arrêté risque d’être retoqué par la préfecture de Gironde. Andréa Kiss insiste :
« Comme pour le maire de Langouët (et très récemment le maire de Plounéour-Ménez dans le Finistère, NDLR), nous allons attendre que l’État nous assigne au tribunal administratif. On fera alors appel et on continuera tant que ce sera possible jusqu’à ce que l’État agisse. Et nous avons bien conscience que ce sera compliqué, parce qu’il y a des générations et des générations d’agriculteurs qui ont été biberonnés au Glyphosate. Il faut être volontariste, il faut les aider pour passer le cap. »
La maire du Haillan rappelle par ailleurs que sa commune possède « une zone de captage qui fournit jusqu’à 40% des besoins en eau de la métropole bordelaise »… « On est donc tous concernés » conclut-elle.
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