« Encouragés » par les résultats du sondage Ifop-Fiducial pour Cnews paru mardi et qui le crédite de 11 % d’intentions de vote au premier tour de l’élection municipale (les résultas de l’enquête Ipsos Steria réalisée pour Sud Ouest, France Bleu Gironde et TV7 le créditant de 9%, en deça du seuil de qualification pour le second tour, ont été dévoilés plus tard dans la journée), Philippe Poutou et le collectif Bordeaux en luttes ont présenté leur portes-paroles à la presse ce jeudi au restaurant La jeune garde aux Capucins.
Ces 10 jeunes premiers candidats (moyenne d’âge de 36 ans) présentés comme les porte-paroles de la liste, se veulent représentatifs des classes populaires. Se trouvent ainsi parmi eux des étudiants, postiers, artistes, enseignants, demandeurs d’emploi, militants associatifs ou syndicaux…
Pour certains, c’est un premier engagement en politique. D’autres sont des militants actifs du Nouveau parti anticapitalise (NPA) de Philippe Poutou ou à la France insoumise. Evelyne Cervantes-Descubes a par exemple été candidate aux législatives de 2017 pour FI quant à Antoine Boudinet, il milite contre les violences policières, après avoir été blessé lors du mouvement des gilets jaunes.
Philippe Poutou précise que si la liste n’est pas tout à fait finalisée, elle parviendra sans difficulté à atteindre les 65 noms.
Alternance sociale
Et ce matin, le sondage est sur toutes les lèvres et les mines sont souriantes. Pour Philippe Poutou, « pas étonné », cela confirme que leur candidature était « nécessaire ».
« Cela correspond à ce que l’on entend sur le terrain, au besoin d’exister des catégories populaires. Nous ne voulons pas seulement être les représentants d’une alternance politique, nous sommes les représentants légitimes d’une alternance sociale que nous sommes les seuls à représenter. »
Au second tour ou pas, pour Evelyne Cervantes-Descubes, « il faut en finir avec la tambouille municipale de cohabitation ». Le syndicaliste de chez Ford et ex-candidat à l’élection présidentielle se veut quant à lui très ferme :
« Nous l’avons dit depuis le début, nous ne trahirons pas ceux qui nous ont fait confiance au premier tour. Nous ne sommes pas en accord avec la gestion de la ville telle que nous l’observons depuis toujours et il faut faire entendre la voix de la colère qui s’exprime dans la rue jusqu’au conseil municipal. »
« Nous ne volons pas de voix à Hurmic. Nous volons des voix à l’abstentionnisme ! » tient pour sa part à préciser Antoine Boudinet ajoutant qu’il ne croit pas en l’addition des voix. « Les gens qui votent Hurmic ne sont pas ceux que l’on vise… »
La voix des quartiers
« Ce qui est important c’est de comprendre que nous voulons redonner le pouvoir aux gens, pas juste des petites concertations à droite à gauche, explique Myriam Eckert, artiste, porte-parole du collectif de lutte contre les abus policiers (CLAP33) et en quatrième position sur la liste. Nous prônons notamment un référendum d’initiative communal sur le modèle du RIC et l’émancipation au travers de conseils de quartiers dotés d’un pouvoir décisionnaire et d’un budget qui leur serait propre. Dans les quartiers, le tissus associatif existe, on doit s’appuyer sur leur savoir-faire. On préférerait que les gens s’engagent, fassent de la politique plutôt que de voter pour nous et de nous laisser faire. »
En attendant, le programme du mouvement est encore en cours de finalisation tandis que les lignes directrices ont été exposés.
Les propositions devraient donc insister sur la lutte contre la gentrification des quartiers populaires, l’accès à l’éducation des jeunes enfants, le développement de l’action culturelle et le transport, notamment au travers de la gratuité. L’accès aux services publics pour tous, tout au long de la vie, « de la crèche à l’Ehapd » a ainsi été largement évoqué.
« La lutte des classes c’est aussi dans les espaces de la ville que ça se joue. Bacalan, Belcier, Saint-Michel… On ne peut pas se réjouir que le droit de vivre en centre ville soit dénié aux catégories populaires. Même chose pour le manque de places de crèches qui oblige des femmes, souvent isolées à renoncer au droit de travailler », poursuit Philippe Poutou.
Mais Elisa Révillon, étudiante et militante syndicale tient aussi à préciser que l’écologie sera présente dans l’ensemble des points d’un programme qui sera détaillé dans les grandes lignes dans les prochains jours.
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