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Le muguet du 1er Mai s’est fané en Gironde

Le 1er mai, la tradition veut que l’on offre du muguet, en guise de porte-bonheur. Si la vente à la sauvette est cette année interdite pour cause de confinement, les fleuristes ont obtenu in extremis le droit de vendre des brins. Un poil trop tard pour les producteurs girondins.

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Le muguet du 1er Mai s’est fané en Gironde

En Gironde, à Martillac, une poignée de producteurs locaux subsistent pour offrir ces quelques brins à l’odeur agréable (sans oublier qu’elle est l’une des plantes les plus toxiques). Mais cette année n’est pas favorable aux producteurs de muguet de la région, crise sanitaire et climat obligent.

Les autorisations gouvernementales de vente de la fleur du 1er mai sont arrivées trop tard pour sauver les productions. Ce jeudi soir 30 avril, les 14 000 fleuristes français ont obtenu en toute dernière minute le droit de vendre du muguet le 1er mai, mais uniquement en extérieur et devant leurs boutiques. Ils peuvent également proposer des livraisons ou des drives.

Quant aux magasins de première nécessité (boulangeries, tabacs, supermarchés…) ils pourront aussi proposer les fameux brins blancs. Un délai trop court pour les producteurs, qui déplorent de devoir désormais jeter la majeure partie de leur cueillette, faute de commandes et de vente à la sauvette, interdite par la préfecture.

« En 50 ans de muguet, c’est la pire des années qu’on ait eue, déplore Mélanie Mourisset, qui produit des fleurs à Martillac. Il y a une semaine nous n’avions que 10 commandes au lieu de plusieurs centaines habituellement. D’habitude, on vend aux grossistes début avril et aux fleuristes, mais ceux-ci devaient rester fermés. On n’a pu cueillir que 20%, et nous ne vendrons que 10%. 80% de notre récolte est en train de mourir sur pied. »

2020 ne sera pas l’année du muguet (cc Pxhere)

Le muguet en péril

De quoi accélérer le déclin d’une tradition vivace ? « Dans les années 70, il y a eu un véritable engouement autour du muguet » se souvient Mélanie Mourisset. L’exploitation de son grand-père, qui à l’époque fournissait le Marché d’Intérêt National (MIN) de Bordeaux Brienne a connu de belles années. Mais la production et la vente de muguet est désormais beaucoup plus compliquée.

« Notre activité est directement liée au changement climatique, rappelle Mélanie Mourisset. A part le muguet, aucune autre production n’est faite que pour une journée. C’est avant tout la nature qui dirige. »

Ainsi, le muguet doit sortir à temps, ni trop tôt ni trop tard, pour être prêt le 1er mai. Or 2020 a été « une année précoce », selon Mélanie Mourisset. En plus d’être une saison confinée.


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