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Zone libre : Alain Anziani demande « plus d’humanité » à la préfète de la Gironde

Le président de Bordeaux Métropole et les collectivités locales veulent rencontrer à Fabienne Buccio, préfète de la Gironde, afin de lui demander de « faire preuve de plus d’humanité » dans la gestion de la Zone libre, le squat de Cenon sous le coup d’une expulsion. Une manifestation s’est déroulée ce vendredi 23 octobre pendant le conseil de métropole.

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Zone libre : Alain Anziani demande « plus d’humanité » à la préfète de la Gironde

« Je soutiens Mme la préfète, affirme Alain Anziani, président de Bordeaux Métropole. Elle a affronté des difficultés considérables lors de l’expulsion de la jungle de Calais et n’a pas envie de la revivre ailleurs. Mais nous lui demandons de faire preuve de plus d’humanité. »

Avec le maire de Bordeaux et le président du département de la Gironde, le président de la métropole a donc demandé à Fabienne Buccio un rendez-vous sur la question du squat de la Zone Libre à Cenon, sous le coup d’une expulsion.

Alain Anziani estime que l’Etat se retrouve dans ce dossier aux prises avec ses « contradictions » : il prononce des obligations de quitter le territoire, sans expulser ensuite les personnes en situations irrégulières, a fortiori actuellement à cause des frontières fermées avec plusieurs pays du fait de l’épidémie.

Invisibles

« Or ces personnes déboutées du droit d’asile ne deviennent pas invisibles et vont rester un, deux ou trois ans sur le territoire », estime Alain Anziani, selon lequel une majorité des 300 occupants de la Zone libre sont dans cette situation.

« Parmi ces squats qui sont des lieux de misère, parfois de violence et de trafics, il y a aussi des gens en situation régulière qui ont des droits, notamment au logement, et la préfecture doit en tenir compte, poursuit le président de la métropole bordelaise. Il ne peut pas y avoir l’Etat gendarme d’un côté et des collectivités blâmées car elles doivent faire face à des situations humaines compliquées »

Aux cris de « non aux expulsions, un toit c’est un droit », une manifestation de dizaines de soutiens de la Zone libre s’est en effet déroulée ce vendredi devant l’Hôtel de Métropole (le conseil est fermé au public pour cause de Covid-19). Ils réclament à l’intercommunalité de « mettre la pression » sur la préfecture, en adoptant un voeu en ce sens, et de « geler la situation des squats pendant la situation hivernale ».

Une délégation devait être reçue dans la foulée par les représentants de la métropole qui, rappellent les associations, est représentée au conseil d’administration d’Enéal. Le conseiller métropolitain (Bordeaux en luttes) Philippe Poutou a relayé en séances leur « colère contres la politique d’expulsions » de la préfecture, et plaidé pour que Bordeaux Métropole mette à disposition de familles à la rue ses bâtiments inoccupés.

Vers une convention d’occupation ?

Après la mobilisation des soutiens de la Zone libre, qui ont notamment manifesté lundi contre Enéal (ex Logévie), le bailleur social propriétaire de la résidence pour personnes âgées désaffectée, la préfecture a annoncé aux avocats des occupants le lancement d’une enquête sociale. Objectif : proposer des solutions de relogement aux personnes pouvant en bénéficier (demandeurs d’asile, familles, bénéficiaires du droit au logement opposable…).

Parallèlement, et le temps que cette enquête soit menée, Enéal, sans revenir sur son souhait d’expulsion du site, s’est dit ouvert à une convention d’occupation temporaire, afin de clarifier les responsabilités en cas d’accident sur les lieux.


#Bordeaux métropole

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