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Contre la pollution de l’air, une circulation différenciée au rabais pour la métropole de Bordeaux

La préfecture de la Gironde vient de signer l’arrêté instaurant le dispositif de circulation différenciée dans l’agglomération de Bordeaux. Celui-ci permettra de n’autoriser en cas de pic de pollution atmosphérique que la circulation des véhicules les moins polluants, identifiés par une vignette Crit’air 0, 1, 2 ou 3 (verte, violette, jaune et orange). Cela exclut …

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Contre la pollution de l’air, une circulation différenciée au rabais pour la métropole de Bordeaux

La préfecture de la Gironde vient de signer l’arrêté instaurant le dispositif de circulation différenciée dans l’agglomération de Bordeaux. Celui-ci permettra de n’autoriser en cas de pic de pollution atmosphérique que la circulation des véhicules les moins polluants, identifiés par une vignette Crit’air 0, 1, 2 ou 3 (verte, violette, jaune et orange).

Cela exclut les vignettes 4 et 5, visant les diesel vieux de plus de 15 ans (normes Euro 2 et 3), et ceux dépourvus de vignettes, soit tous les véhicules datant d’avant 1997. Les propriétaires des véhicules autorisés à rouler en cas de circulation alternée (sur un créneau de 6h à 22H) sont eux invités à se munir dès à présent du certificat Crit’air, qui devra être apposé sur les pare-brises.

Exceptions à tout-va

Néanmoins, les modalités de la mesure et les exceptions autorisées interrogent sur sa portée.

D’abord, l’interdiction ne sera pas en vigueur sur la rocade, l’axe le plus fréquenté de la région, ni sur les voies permettant d’accéder à l’un des 21 parcs-relais intra-rocade, dont ceux de la Buttinière à Lormont, de Stalingrad à Bordeaux ou de Pessac centre, « si le déplacement vise à accéder » à l’un de ces parkings. Les automobilistes tentés de contourner l’interdiction n’auront donc pas à déployer des trésors d’imagination en cas de contrôle. De nombreuses catégories professionnelles seront en outre exemptées de montrer patte blanche.

Ensuite, la circulation différenciée ne sera déclenchée qu’à partir du troisième jour de la procédure d’alerte, pour une entrée en vigueur à compter du quatrième jour. Répondant à une interrogation sur ce point faite lors de la consultation publique, la préfecture répond que ce dispositif « s’inscrit dans la continuité des mesures de réduction des émissions du trafic routier […], en complément des mesures déjà prises », dont la baisse des vitesses de 20km/h sur les autoroutes puis sur le reste du réseau routier.

Sévérité

La préfecture souligne toutefois « qu’en cas d’épisode de pollution particulièrement sévère », elle « peut anticiper la mise en œuvre de la circulation différenciée ». Son homologue dans le Rhône a décidé en 2019 de déclencher la circulation alternée rapidement en cas de pic de pollution, ce qui s’est produit en novembre dernier.

Elle relativisait elle-même la sévérité de la mesure, indiquant que si la circulation différenciée avait été en vigueur depuis deux ans, elle n’aurait été utilisée que deux fois.

Les services de l’État en Gironde justifient la circulation différenciée par la persistance des dépassements ponctuels des normes de qualité de l’air pour la protection de la santé humaine. Ils indiquent par exemple que « sur l’une des 8 stations de surveillance de la qualité de l’air de Bordeaux Métropole, la concentration annuelle en NO2 – dioxyde d’azote d’origine majoritairement routière – a atteint des valeurs proches de la limite de₂40μg/m³ pour la deuxième année consécutive ».

Néanmoins, les alertes pollution n’intègrent pas encore de mesure des particules fines PM2,5, désormais inclus dans l’indice de qualité de l’air de l’ATMO, mais ne disposant pas de seuil réglementaires pour déclencher des mesures en cas de pic.


#Atmo

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