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300 personnes pour soutenir Le Volcan après son expulsion et contre « la mort de la culture »

Jeudi après-midi, plusieurs centaines de personnes ont défilé dans les rues de Bordeaux pour une « Marche contre la pression immobilière et la mort de la culture » en soutien au tiers-lieu culturel « Le Volcan ».

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300 personnes pour soutenir Le Volcan après son expulsion et contre « la mort de la culture »

Jeudi après-midi, près de trois cent personnes ont manifesté dans les rues de Bordeaux en soutien au Volcan, ce tiers-lieu culturel expulsé jeudi 8 avril à la suite d’un contentieux avec le propriétaire représenté par ABEC immobilier. Collectifs d’artistes, aficionados du lieu et militants des mouvements sociaux ont participé à « une marche contre la pression immobilière et la mort de la culture ».

Le rendez-vous était donné à 14h devant les bureaux de l’agence qui avait baissé son rideau pour l’occasion. Aucun débordement n’est à signaler, les organisateurs ayant souhaité manifester dans une ambiance bon enfant, alors qu’une plainte avait été déposée contre le tiers-lieu pour diffamation et harcèlement à la suite de publications sur les réseaux sociaux.

Dans le cortège, composé en majorité de jeunes, des professionnels du secteur culturel affichaient leurs préoccupations avec l’arrêt de leurs activités depuis plus d’un an. Le long d’un parcours de 6 km, les manifestants ont marqué une pause place Gambetta, où une performance de danse était proposée par le collectif « On arrêtera pas de danser ».

Performance artistique du collectif « On arrêtera pas de danser » à la manifestation en défense du Volcan Photo : VB/Rue89 Bordeaux

« Défendre tous les espaces culturels »

Les membres du Volcan l’assurent, la question n’est pas uniquement de faire pression sur ABEC Immobilier. « On marche également pour défendre les autres lieux culturels, on a peur que beaucoup d’entre eux ne se relèvent pas de la crise sanitaire » argumente Fanny Genty, médiatrice et bénévole au Volcan.

« Je n’ai pas compris pourquoi le Volcan s’est fait expulser en pleine crise sanitaire, explique Valérie Druon, professionnelle de l’événementiel venue manifester. On doit soutenir le monde de la culture d’autant qu’on est tous bloqués, on ne peut pas travailler. J’ai une entreprise d’événementiel, on a des groupes et des compagnies qui sont liés au Volcan et qui se retrouvent malheureusement en difficulté. »

De son côté, Elisa Gunn, étudiante en licence d’Histoire de l’art, musicienne et artiste plasticienne, regrette un lieu où elle « l’habitude de suivre les activités que ce soit la programmation culturelle ou l’accompagnement proposé ».

« Il y a des salles dédiées à la photographie, du matériel son ou lumière. J’ai découvert ce lieu par une amie photographe qui le fréquente. C’est un espace culturel avec une très bonne énergie, une grande ouverture d’esprit, on trouve vraiment toutes formes d’art. C’est dommage que Bordeaux perde ce lieu. »

Plusieurs artistes se sont donnés à des performances devant Le Volcan fermé, Cours Edouard Vaillant Photo : Crédits : VB

Le trajet du cortège s’achève cours Edouard-Vaillant, devant les locaux évacués, où plusieurs prises de parole et des performances se sont tenues. Plusieurs élus de l’opposition municipale était de l’assemblée comme Philippe Poutou et Antoine Boudinet de Bordeaux en Lutte. D’autres élus de la majorité ont également tenu a marqué leur soutien comme le maire du quartier Vincent Maurin, ou l’adjointe aux quartiers Véronique Seyral.

Si le fondateur du Volcan, Steven Monteau, a salué le soutien des élus, il a surtout souligné la solidarité des autres espaces artistiques qui ont proposé des lieux de travail ou de stockage de matériel, comme Darwin, ou Le Garage Moderne, également signataires de l’appel à manifester.


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