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Un « nouveau CHU » de Bordeaux pour 1,2 milliard d’euros

Le CHU de Bordeaux a présenté ce mardi 6 avril le programme de rénovation de ses sites, représentant 1,2 milliard d’investissements sur 10 ans. Un temps promis à la fermeture complète, l’hôpital Saint-André à Bordeaux continuera à accueillir des patients. Si son service des urgences sera bien fermé, un autre sera créé à l’hôpital Haut-Lévêque à Pessac. L’établissement a tiré les leçons de la crise, en renonçant aux suppressions de lit un temps envisagées.

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Un « nouveau CHU » de Bordeaux pour 1,2 milliard d’euros

« Le CHU de Bordeaux est un des fleurons de France, régulièrement à la première place du classement des hôpitaux français d’un hebdomadaire pour la qualité des soins, mais il est aussi bon avant-dernier en vétusté, relève Olivier Véran, ministre de la Santé. Dans certains bâtiments des années 1970, il y a une douche pour 25 lits. Il était urgentissime de pouvoir transfomer le CHU pour lui donner les moyens de son ambition. »

Au titre du Ségur de la Santé, l’Etat va donc accorder 240 millions d’euros au programme « Nouveau CHU », un plan d’investissements de 800 millions d’euros (1,2 milliard en comptant les autres opérations en cours), présenté ce mardi 6 avril lors d’une conférence de presse. Le reste sera financé par de l’autofinancement, de l’endettement et des cessions d’actifs.

Saint-André restera ouvert

L’établissement bordelais compte par exemple vendre une partie de l’hôpital Saint-André, une aile bâtie dans les années 60, « extrêmement vétuste et dont on ne peut plus rien faire », selon Yann Bubien, directeur du CHU. Si les urgences vont bien quitter l’hôpital du centre-ville de Bordeaux, il n’est en revanche plus question de fermer totalement ce site, poursuit-il :

« Nous allons garder le carré historique, l’ancien cloitre qui sera axé sur les besoins de la population du centre ville avec une maison de santé hospitalo-universitaire ouverte 7 jours sur 7 pour les petites urgences, avec la médecine libérale. Un espace de prévention, le Centre Jean-Abadie (pour les adolescents) et le service odontologie complèteront les activités hospitalières. Une pépinière de start-up accueillera des médecins qui travaillent sur des projets en santé. »

Les urgences vont bien quitter l’hôpital SAint-André de Bordeaux Photo : SB/Rue89 Bordeaux

Maire de Bordeaux et président du conseil de surveillance du CHU, Pierre Hurmic salue cette rénovation :

« Ce site historique auquel les Bordelais sont particulièrement attachés connaîtra bien sûr une grande évolution avec le départ des activités d’urgence, mais il verra s’installer de nouvelles activités avec une focale sur les soins ambulatoires, la prévention et la recherche. Sur ce site dont les locaux sont partiellement vides, les usages seront densifiés, diversifiés, et mutualisés avec l’arrivée d’une crèche et d’un amphithéâtre ouverts aux habitants. »

Navire amiral

Un service des urgences va en revanche voir le jour dans le Groupe hospitalier Sud (Xavier-Arnozan et Haut-Lévêque), qui accueillera aussi un centre de cancérologie, un laboratoire de biologie des tumeurs, des activités de cardiologie… De quoi réjouir Franck Raynal, maire de Pessac (anciennement membre de la direction du CHU) :

« Pessac est la ville principale du sud-ouest de l’agglomération et un passage obligé vers le bassin d’Arcachon, dont l’évolution démographique conduit à revoir l’ensemble de l’offre de soin. Le Nouveau CHU vient à point nommé avec la création de nouvelles urgences polyvalentes adultes, qui serviront à la population d’un large cadran de l’agglomération et du département. »

La rénovation de l’Ehpad de Lormont est également au programme. Enfin, last but not least, un sérieux relifting est prévu pour le « navire amiral » du CHU, Pellegrin. L’extension de l’Hôpital des enfants et un nouveau bâtiment de 10000 m2 pour les services d’urgence, de réanimation et de blocs opératoires, sont déjà en cours de construction. Ils seront livrés à l’automne 2021

Le Tripode de Pellegrin va être rénové Photo : SB/Rue89 Bordeaux

Site occupé

Le phasage reste à faire pour les autres volets du projet – la rénovation du Tripode, bâtiment construit en 1978, la reconstruction de la plus grande maternité de France (6000 accouchements par an), ou encore la construction des Nouvelles Barres Nord regroupant la médecine ambulatoire, les blocs opératoires et les soins intensifs.

« Toute la difficulté est de réaliser ces travaux en site occupé, où travaillent 14200 personnes et qui reçoit un million de patients par an, plus les visiteurs et ceux qui travaillent, souligne Yann Bubien. Nous aurons avant l’été un programme précis. »

Le directeur du CHU se réjouit de voir enfin aboutir, en partie grâce aux fonds du Ségur de la Santé, un projet dans les cartons depuis des années, mais qui a aussi évolué avec la crise sanitaire : « Les 200 fermetures de lit prévues avant la Covid-19 ne sont plus à l’ordre du jour. »

« Nous constatons aujourd’hui qu’il nous manque des lits de post-urgence, et que nous avons des difficultés à placer des patients en particulier en gériatrie, souligne Nicolas Grenier, président de la commission médicale d’établissement du CHU de Bordeaux. C’est déjà un fort soulagement de savoir qu’il n’y a pas de réduction capacitaire. »

Du moins tant que les considérations budgétaires ne reprennent pas le pas sur les impératifs sanitaires.


#Santé

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