Lors d’une conférence de presse ce mardi, Stéphane Pfeiffer, adjoint au maire de Bordeaux chargé du service public du logement et de l’habitat, a présenté le rapport d’expertise commandé par la Ville pour examiner l’état des bâtiments effondrés rue de la Rousselle et les risques encourus pour les immeubles mitoyens (aux numéros 15, 17, 23 et 25 de la rue). Il valide les mesures prises par la mairie, à savoir le périmètre de sécurité et l’évacuation.
Les causes de l’effondrement ne sont pas encore identifiées. Les assurances des propriétaires mandateront des experts dans ce but. Avant cela, les propriétaires ont dix jours pour effectuer des travaux de sécurisation.
Sécurisation
Dans le cas où les propriétaires ne pourraient réaliser ces travaux dans les délais impartis, « la Ville se substituera à eux pour engager les travaux conservatoires qui sont indispensables pour faire cesser le danger », a souligné Stéphane Pfeiffer.
Ces travaux seront néanmoins à la charge des propriétaires. L’effondrement des numéros 19 et 21 a eu des répercussions sur les bâtiments autour. Ainsi le 17 et le 23 rue de la Rousselle présentent des risques d’effondrement, avec d’importantes fissures et lézardes. S’ils venaient à s’écrouler, ces immeubles pourraient entraîner dans leurs chutes le 15 et le 25 rue de la Rousselle.
« Les immeubles en face, côté pair de la rue de la Rousselle (20 au 32), subissent et pourraient subir des impacts dus à l’effondrement et aux autres effondrements qui pourraient advenir », précise la Ville.
Si les travaux de sécurisation doivent commencer d’ici dix jours, leur durée n’est pas estimée.
13 immeubles évacués
Pour rappel, deux bâtiments se sont effondrés dans la nuit du dimanche 20 au lundi 21 juin. Si le premier était vide, appartenant à un bailleur privé et nécessitant d’importants travaux, le second était occupé par neuf personnes dont trois ont été blessées.
Pour prévenir tout nouveau risque, un périmètre de sécurité a été instauré et les 13 autres immeubles voisins évacués dès le lundi 21 juin, ce qui concernait près de 130 personnes. La Ville accompagne une quinzaine de ménages sinistrés. Ceux qui souhaitent être accompagnés lors de la procédure pénale sur les plans juridique, psychologique et social peuvent contacter la cellule Vict’Aid (05 56 01 28 69, victaid@institut-don-bosco.fr).
Les sinistrés sont invités à s’adresser à Vict’Aid qui peut les accompagner tout au long de la procédure pénale au plan juridique, psychologique et social. A ce jour, les origines de l’effondrement ne sont pas connues, souligne Stéphane Pfeiffer :
« Les assurances vont nommer chacun leurs experts pour trouver les causes. De notre côté, nous regarderons aussi pouvons les identifier car il s’agit de données dont nous avons également besoin. »
« Langues déliées »
L’audit lancé par la Ville a d’ores et déjà distingué trois ilots fragiles – les rues de la Rousselle, de Planterose et de Lalande. Vendredi dernier en conseil de Bordeaux Métropole, Stéphane Pfeiffer soulignait que les effondrements récents avaient « permis de délier les langues des habitants sur des problèmes dont ils n’osaient pas parler avant » :
« Les mairies de quartiers sont assaillies de coups de fil, et on nous remonte beaucoup de situations difficiles liées à des fissures ou des dégâts des eaux. Tant mieux car nos services ne peuvent entrer d’eux mêmes dans les immeubles, nous avons besoin des locataires et des propriétaires pour cela. »
L’adjoint au logement indique que la Ville « va rappeler aux propriétaires leurs responsabilités, la défaillance dans l’entretien des immeubles étant le point commun entre les trois immeubles qui se sont effondrés ». Un courrier a ainsi été adressé par la mairie aux agences immobilières et aux syndics pour rappeler ces obligations.
Enfin, le maire a également écrit à Emmanuelle Wargon, ministre du Logement, suite à l’arrêt prévu du financement par l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru) du programme de requalification des quartiers dégradés en centres anciens.
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