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Sylvie, femme de ménage écolo pour 1500 euros, projette un voyage à vélo

Sylvie Robert, 56 ans, est aide-ménagère en Gironde. Cette femme de ménage de Dardenac, à son compte depuis 12 ans, aime son travail mais en supporte de moins en moins la pénibilité. Adepte d’un mode de vie « respectueux de la planète », elle aimerait, une fois à la retraite, faire le tour du monde, à commencer par un voyage en Grèce à vélo. Elle a accepté d’ouvrir son porte-monnaie à Rue89 Bordeaux.

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Sylvie, femme de ménage écolo pour 1500 euros, projette un voyage à vélo

La brume du matin est tombée à Bordeaux. Il est 9 heures. Les bars commencent à se remplir. « Un café fort s’il vous plaît, j’ai une longue journée qui m’attend. » Sylvie Robert (prénom d’emprunt), aide ménagère en Gironde paraît exténuée. Cette mère de deux enfants travaille 40 heures par semaine.

« Je commence tous les jours à 8h sauf exception, comme aujourd’hui ! Et je termine à 18h, avec deux heures de pause pour déjeuner. »

Depuis 12 ans, cette habitante de Dardenac, une commune de l’Entre-Deux-Mers. Elle exerce aux alentours de Bordeaux, et navigue avec sa voiture personnelle entre les domiciles de huit employeurs, soit une quarantaine de kilomètres quotidiens.

Aide-ménagère n’est pas sa profession d’origine. Elle a travaillé durant 8 ans dans le secrétariat. « Après un congé de maternité, je me sentais plus capable de reprendre cette activité », confie-t-elle. Sylvie a trouvé son travail par connaissances. La crise sanitaire ne l’a pas affectée, au contraire.

« Je ne me plains pas. J’ai toujours eu du travail même lors des confinements. J’ai même eu deux offres d’emploi pérennes. J’ai refusé, j’ai assez de travail. J’ai de la chance. » 

De plus en plus dur

Toutefois, ce métier devient dur pour elle :

« Avec l’âge, c’est dur physiquement. Les aspirateurs sont lourds. J’ai parfois des tendinites. La relation employeur employé est parfois difficile. L’un d’eux met une barrière entre employeur et salarié. Les conversations sont froides, c’est dommage. Je tiens pour ma famille, c’est une question de mental. »

Ce sont surtout les heures supplémentaires, qui sont dures à vivre au quotidien, poursuit Sylvie : 

« Je travaille parfois le samedi matin. C’est difficile pour mon mari, boulanger. Il travaille en 3×8. Nous nous croisons. Et quand mes deux enfants étaient petits, je ne les voyais pas beaucoup. »

Ils font désormais des études supérieures à Toulouse – une école de notaire pour l’’ainé de 22 ans, une licence d’Histoire pour la cadette de 20 ans -, et sont tous les deux financièrement autonome.

Sylvie Photo : CM/Rue89 Bordeaux

Un budget à l’euro près

« Issue d’un milieu modeste » – père agriculteur, mère femme de ménage -, la quinquagénaire dit avoir « toujours vu ses parents travailler dur et se priver ».

Elle économise un maximum – « J’épargne 150 euros par mois » -, écrit toutes ses dépenses dans un carnet, et profite des bons plans. Ainsi, pour la nourriture, elle utilise Too Good To Go, une application anti-gaspillage.

« Je regarde les produits. Le lendemain, mon mari va les chercher. J’essaye de faire attention à la planète à mon niveau. Ça fait un an et demi que je m’achète des vêtements exclusivement sur Vinted. »

Grâce à ce site de vente en ligne d’habits d’occasion, elle affirme avoir économisé 300 euros.

Un projet : faire le tour du monde  

Sylvie a ses trucs pour décompresser. « Je fais du yoga tous les soirs toute seule pour me vider la tête. C’est mon moment à moi. »

A 56 ans, elle affirme en avoir « marre de ce métier épuisant », et s’est fixée un objectif : faire le tour du monde à 65 ans. Elle qui a toujours rêvé de voyager envisage de se rendre en priorité en Grèce.

« Je souhaite y aller depuis toute petite. L’architecture et les paysages sont splendides. »

Elle compte bien partir à vélo avec son mari. « Ça coûte peu. Nous pourrons dormir chez des habitants. » Histoire de pouvoir enfin bien profiter de la vie. « J’ai fait la promesse à mes parents, je ne compte pas les décevoir », conclut-elle après avoir bu sa dernière gorgée de café. La journée peut commencer.

Céline Moreau

Le porte-monnaie de Sylvie

Revenus : 1500€ net par mois

« Tous mes revenus sont issus de mon travail et déclarés. »

Dépenses fixes : 901€

  • Logement (emprunt et assurance) : 313€
  • Gaz, électricité, eau : 93€
  • Taxe foncière : 50€
  • Taxe d’habitation : 23€
  • Impôt sur le revenu : 0€
  • Mutuelle : 0€

« Je ne la paye pas car je suis inscrite sur la mutuelle complémentaire de mon mari. »

  • Cotisations retraite : 60€
  • Contribution sociale généralisée (CSG) : 120€
  • Contribution au remboursement de la dette sociale (CRDS) : 46€
  • Assurance vieillesse : 140€
  • Internet, télé, et téléphone portable : 12€
  • Transports en commun : 18€
  • Frais bancaires : 6,25€
  • Frais médicaux : 20€

« Je suis asthmatique chronique depuis mes 2 ans. »

Dépenses variables : 445€

  • Alimentation : 250€
  • Vêtements : 20€
  • Abonnement salle de sport : 20€
  • Cinéma : 8€
  • Livres, journaux, magazines : 15€
  • Animal de compagnie : 12€
  • Essence : 80€
  • Entretien de voiture : 40€

Épargne : 150 euros par mois

« J’épargne également pour rénover ma maison. Je souhaite refaire ma cuisine. »


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