
La concertation sur la création d’une zone à faibles émissions devrait démarrer dès cet été, a annoncé Alain Anziani lors de ses vœux à la presse. Tout l’intra-rocade sera inclus dans cette ZFE où ne seront pas admis les véhicules les plus polluants, selon le président de Bordeaux Métropole, qui promet des aides à l’achat de véhicules propres.
Un vieux serpent de mer est progressivement en train de sortir la tête de l’eau à Bordeaux. Pour lutter contre la pollution atmosphérique causée par le transport routier, la Métropole a arrêté le périmètre de la zone à faibles émissions (ZFE) : ce sera l’intra-rocade. « Les ZFE marchent quand il y a une frontière physique claire », estime Clément Rossignol-Punch, son vice-président en charge des mobilités, un des copilotes du projet.
13 communes seront donc concernées, dont tout Bordeaux, Talence, et la majeure partie de Mérignac et Pessac, villes traversées par la rocade. Reste à choisir désormais quels véhicules seront habilités à circuler dans la ZFE, et à quels moments. Plusieurs scénarios pourraient être soumis à la concertation, qui devrait démarrer dans le courant de l’année 2022, peut-être en juin.
Toutes les agglos concernées
Les agglomérations françaises, qui devront toutes mettre en place une ZFE d’ici 2025, instaurent des systèmes plus ou moins exigeants, définis par le niveau de vignette Crit’Air, et progressifs, avec l’objectif d’en sortir les moteurs diesel, fortement émetteurs de particules fines, en cause dans la mort prématurée de près de 100 000 personnes chaque année en France.

Ainsi, depuis le 1er juin dernier dans les 79 communes du Grand Paris, les véhicules Crit’Air 4 et plus (diesel immatriculé avant le 1er janvier 2001 et essence avant le 1er janvier 1997) n’ont plus le droit de circuler la semaine en journée dans une zone délimitée par le périmètre de l’autoroute A86.
A Toulouse, le système entrera en vigueur cette année dans la ville centre et l’ouest de l’agglomération. Il ne visera d’abord que les fourgonnettes et poids lourds vignette Crit’Air 5 et non classés, puis s’étendra aux véhicules légers et deux roues. En 2025, seuls les Crit’Air 2, 1 et véhicules électriques ou à hydrogène, seront autorisés à circuler à l’intérieur de la zone.
Il est possible de savoir à quelle catégorie Crit’Air appartient son véhicule et de commander sa vignette sur le site internet officiel dédié.
Accompagnement
« Si on ne veut pas que ce soit un drame pour les populations moins aisées et les artisans, nous les accompagnerons dans l’achat de véhicules qui polluent moins », estime Alain Anziani, président de Bordeaux Métropole.
Des aides financières seront donc débloquées pour les habitants des zones concernées, mais aussi pour ceux qui viennent y travailler. La métropole bordelaise, qui concentre 70% des emplois de la Gironde, planche en ce sens avec la CALI, l’agglomération de Libourne, afin qu’elle participe au coup de pouce au profit de ses habitants.
« Nous avons jusqu’au 31 décembre 2024 pour le faire, mais c’est important de lancer la démarche aujourd’hui pour que les gens soient informés, ajoute Alain Anziani. La ZFE génère beaucoup d’inquiétudes, il faut les rassurer et faire des propositions concrètes. »
A Toulouse Métropole, ces aides, accordées sous conditions de revenus, peuvent atteindre 5 000 € pour un véhicule neuf électrique, hybride, hydrogène, GPL ou GNV (Crit’air 0 ou 1), et sont cumulables avec les aides de la Région Occitane et de l’Etat. Plus de 90 % des entreprises et plus de 70 % des foyers du territoire sont éligibles à ce dispositif.
Bordeaux Métropole veut aussi subventionner l’achat de vélos électriques ou encore le « rétrofit », la conversion de voitures thermiques à une motorisation électrique.

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pour le reste on déplorera évidemment la mentalité d'Anziani and co au sujet de l'aide au financement d'un véhicule "moins polluant", alors que seulement des clopinettes sont prévues pour les transports en commun de l'agglo, au vu de ce qui se passe ailleurs, Lyon, Strasbourg ou Lille par exemple, où ne nombreuses nouvelles lignes de tram vont être mises en chantier...
quant à la saignée prévue pour financer les LGV-GPSO* parions dès maintenant sur le retard et la révision à la baisse occasionnés sur notre fameux projet de RER, qui pourrait très bien voir le jour alors que les bagnoles neuves subventionnées seront déjà décaties...
si l'offre TER et cars avait déjà été à la hauteur il aurait été intéressant de faire un bilan avec un scénario alternatif, où la subvention servirait à l'achat d'un bon vélo pliant, à escamoter dans la soute ou la bagagerie des véhicules de transports publics...
en attendant saluons la misérable gouvernance locale, complètement déconnectée des enjeux du moment...
*Lignes TGV Bordeaux-Espagne, Bordeaux-Toulouse.
Le bilan énergétique et environnemental des véhicules routiers. électriques est catastrophique.... encore plus lorsqu'il s'agit de véhicules de type SUV, voire 4x4.
La largeur moyenne des pneumatiques des voitures a quasiment doublé en quarante ans : comparerz la masse d'un pneu de 2CV ou de 205 avec celle du 3008 par exemple...De même pour la masse moyenne des 80% des véhicules les plus fréquents mis sur le marché actuellement ...
Les ZFE des villes en France fabriquent des bombes à retardement, sur le plan environnemental et sur le plan géopolitique....
quant à un véhicule électrique dont le développement est stupidement arrêté dans l'agglo il faut mentionner... le tram...!
il faut enfin s'interroger sur deux points de ces hypothétiques ZFE :
- quid du contrôle alors qu'il est complètement défaillant voire inexistant déjà pour les limitations de vitesse et le stationnement sur trottoir ?
- quid de l'augmentation de véhicules circulant et stationnant à la seule échelle de l'intra-rocade, si la démographie d'agglo n'a pas été modifiée* depuis la pandémie... ?
* voir en la matière la très récente et intéressante étude de l'économiste poitevin Bouba Olga, basée sur les seules inscritions scolaires de la période pandémique... :
https://blogs.univ-poitiers.fr/o-bouba-olga/
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