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Scandale Orpea : le Département veut mieux contrôler les Ehpad de Gironde

Suite aux révélations du livre « Les Fossoyeurs » sur le groupe de maisons de retraite privées Orpea, le président du département de la Gironde a annoncé de nouveaux dispositifs pour prévenir la maltraitance des personnes âgées dans les Ehpad, dont la création d’une cellule de recueil des informations préoccupantes.

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Scandale Orpea : le Département veut mieux contrôler les Ehpad de Gironde

« Comment en est-on arrivé là ? « , s’interroge Jean-Luc Gleyze, en réaction à la parution du livre « Les Fossoyeurs », écrit par le journaliste Victor Castanet. Mardi 1er février, le président du département de la Gironde a tenu à faire devant la presse un point sur les travaux et ambitions de la collectivité envers la problématique du grand âge. Parmi les grands axes : durcissement des contrôles, en lien avec l’Agence Régionale de Santé (ARS), suivi renforcé des alertes et revalorisation des métiers de l’autonomie.

L’ARS et le Département se partagent la compétence de la gestion des Ehpad, la collectivité se chargeant notamment des aides sociales (comme l’allocation personnalisée d’autonomie, l’APA), là où l’ARS s’attelle au volet plus sanitaire. En Gironde, il existe 194 EHPAD pour 13 870 places.

« Sujet fondamental »

Le groupe Orpea, accusé de maltraitances envers les résidents de ses Ehpad, et cible d’une enquête administrative et financière, possède dix établissements en Gironde, soit 768 lits. Celui de Caudéran, à Bordeaux, est mis en cause dans l’enquête de Victor Castanet, tandis que Sud Ouest a rapporté des témoignages de parentes indignées par des maltraitances qu’auraient subies leur mères dans deux EHPAD du groupe en Gironde – alimentation rationnée, une seule douche par semaine par manque de personnel…

Jean-Luc Gleyze a donc souhaité réagir, affirmant que la bonne prise en charge des personnes âgées est un « sujet fondamental ». En 2015, rappelle-t-il, la collectivité girondine s’était positionnée contre la loi d’adaptation de la société au vieillissement (dite loi ASV), qui a réformé la tarification des Ehpad :

« Nous avons estimé qu’il fallait mettre en place des groupes de travail pour entendre la parole de celles et ceux qui sont dans les Ehpad : résidents, professionnels… Nous avons commencé à construire des perspectives d’amélioration, bien que l’année 2020 ait été un peu plus difficile avec la crise sanitaire. »

Nouveaux outils

Suite au budget 2022, voté en décembre 2021, le Département prévoit le recrutement de six nouvelles personnes au sein des équipes de la Direction du contrôle et de la transformation. Cette dernière est chargée d’effectuer des « contrôles inopinés » et de réaliser des audits qui permettront de « dresser un constat ». Lors de la plénière de mars prochain, le Département compte également faire valider la programmation des contrôles dans les établissements.

Autre annonce qui devrait être faite lors de la plénière : la création d’une « cellule de recueil des informations préoccupantes », à l’instar de celle qui existe déjà pour la Protection de l’enfance. Une ligne téléphonique similaire d’alerte devrait donc être lancé pour les Ehpad et les personnes en situation de handicap. Une plateforme commune à l’ARS et au Département doit également voir le jour, afin de « centraliser les informations et les alertes ».

Revaloriser les métiers du grand âge

En amont des alertes, le président du Département s’est positionné en faveur de la mise en place d’un suivi des « signaux faibles », sans préciser quelle forme ce suivi pourrait prendre.

L’approche globale sur l’autonomie et le grand âge fait écho aux problématiques de ressources humaines et de recrutement. Face à ces « difficultés », Jean-Luc Gleyze a mis en avant une volonté de « revalorisation » des métiers du grand âge. En partenariat avec l’ARS, la région Nouvelle-Aquitaine et la clinique Bagatelle, une plateforme dédiée à ces métiers devrait voir le jour prochainement.

Enfin, la président de la Gironde a rappelé la nécessité d’une loi « de fond » sur ces questions, faisant allusion à la loi grand âge et autonomie « promise » par l’actuel gouvernement.

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