« Nous sommes fortes, nous sommes fières, et féministes et radicales et en colère » : à Bordeaux, mardi 8 mars, la manifestation organisée par l’intersyndicale (CGT, FSU, Solidaires, FSE) et le Collectif bordelais pour le droit des femmes a réuni plus de 400 personnes.
Le cortège où figuraient plusieurs élus de la majorité municipale, s’est élancé de la place de la Comédie à 14h30, après quelques prises de paroles des organisatrices. Derrière des sola « Ne me libérez pas, je m’en charge » ou « Patriarca-virus, nous sommes l’antidote », la foule s’est ensuite dirigée vers le cours de Verdun puis le cours d’Albret, pour finir place de la Victoire, vers 17h.
À l’instar du mouvement national, un appel à la grève a été lancé. À 15h40, heure moyenne à partir de laquelle les femmes « travaillent gratuitement », les salariés ont été appelés à débrayer. Selon un récent rapport de l’INSEE, les femmes gagnent 22,3% de moins que leurs collègues masculins. Un écart qui s’explique par des postes hiérarchiques moins élevés occupés par les femmes et un recours au temps partiel plus important chez ces dernières.
« Loin d’être suffisant »
Les féministes n’ont pas manqué de fustiger le gouvernement, qui a fait de l’égalité entre les femmes et les hommes « la grande cause du quinquennat » :
« Honte à ce gouvernement qui ne propose toujours pas des délais et des moyens d’accès à l’IVG suffisant, nos luttes ont permis d’allonger le délai de 12 à 14 semaines mais c’est loin d’être suffisant. Le planning familial est toujours obligé d’accompagner des femmes en Espagne, c’est ça la réalité du quinquennat Macron. »
Avec 113 féminicides recensés en 2021, dont quatre en Gironde, les militantes ont rappelé la nécessité d’accorder des moyens conséquents à la prise en charge des femmes victimes de violences conjugales.
Rempart contre l’extrême-droite
Dans un contexte de période électorale, et à l’aune d’une montée des populismes en Europe, une membre du Collectif bordelais pour le droit des femmes a pris la parole au micro pour dénoncer l’extrême-droite, qui « sera toujours l’ennemi des femmes et de la société » et face à laquelle les féministes « lutteront toujours ensemble ».
Alors que la guerre en Ukraine dure depuis plus de dix jours, les manifestantes et manifestants présents ont tenu à afficher leur « solidarité au peuple ukrainien », mais aussi aux « féministes russes », celles qui « luttent contre un pouvoir misogyne et LGBT-phobe ». La manifestation pour les droits des femmes s’est poursuivie par une « rencontre féministe internationale » sur le campus de la Victoire, avec l’intervention de femmes afghanes, iraniennes et kurdes.
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