La mairie a tranché et, foi de Sandrine Jacotot et Olivier Cazaux, la décision fait consensus. L’adjointe au maire chargée des commerces et des marchés affirme que « chacun y a mis du sien » tandis que le maire de quartier assure avoir « essayé de satisfaire tout le monde ». Ce vendredi lors du point presse sur l’organisation des marchés de la place Saint-Michel, où l’installation du gigantesque échafaudage sur la flèche va commencer, les représentants des commerçants, sédentaires ou « journaliers », ne sont toutefois présents pour confirmer.
« Il y a autour de cette place des intérêts divergents, c’est très difficile de satisfaire tout le monde, concède Olivier Cazaux. Comme dans toute démocratie, chacun a donné un peu de lui pour que l’intérêt général soit sauvegardé. L’intérêt de la mairie est que le marché reste vivant et on tient à préserver l’identité de Saint-Michel. »
Flux commercial
En revanche, il faut aussi préserver « le flux commercial » rappelle Sandrine Jacotot. Les associations de commerçants réclamaient en effet de ne pas déplacer le marchés pour éviter la baisse de fréquentation douloureuse subie en 2014 lors de la réhabilitation de toute la place. D’autant que, contrairement à ce chantier, il n’y aura pas d’indemnités compensatoires.
Aussi, le marché restera sur place le week-end. Samedi, le marché royal sera coupé en deux : les commerçants alimentaires sur la place Saint-Michel, place Canteloup, et les commerçants non alimentaires sur le parking quai des Salinières. Le stationnement sera possible sur les quais Sainte-Croix et de la Monnaie. Dimanche, le marché de la brocante s’installera uniquement sur la place Canteloup, les commerçants pouvant stationner au parking quai des Salinières.
Ce dernier accueillera le marché neuf le lundi et la brocante les mardi, jeudi et vendredi. Les commerçants pourront garer leurs camions sur les quais, voire sur la rive droite si besoin.
Terrasses et animations
« Parallèlement, nous sommes en train de définir un périmètre pour permettre à nouveau l’extension des terrasses sur toute la période des travaux », ajoute Sandrine Jacotot.
Ce dispositif, identique à celui de l’après confinement, bénéficiera aux bars et restaurants de la place Canteloup quand les marchés sont sur le parking Salinières. L’adjointe évoque également « un programme culturel et des animations » pour permettre la fréquentation de la place et ses commerces. Ces festivités sont en cours de préparation avec le service culturel, mais la mairie a l’embarras du choix : Sandrine Jacotot évoque « 2000 à 2500 propositions d’événements par an ».
Le festival Chahuts ancré dans le quartier Saint-Michel pourrait lui adapter sa programmation en fonction des travaux, laissent entendre les élus. La tenue sur la place du festival Relâche, porté par l’association Allez les Filles, serait quant à elle assurée.
Ces activités et animations, promises durant les cinq années de travaux, devront d’abord composer pendant six mois avec les 1000 rotations de camions estimées pour installer l’échafaudage de 800 tonnes.
Vendeurs à la sauvette
Un problème reste en suspend, celui des vendeurs à la sauvette. Estimés entre 100 par la police municipale, et 150 par les commerçants, ils auront « un espace délimité » et seront gérés à la manière des marchés des biffins, nombreux à Paris.
« Nous sommes en train de réfléchir à un accompagnement, une sorte de marché solidaire pour faire en sorte que cette activité soit légale. Ce marché sera porté par une association qui pourra accompagner les vendeurs à se mettre en règle pour leurs papiers ou pour trouver des solutions à leur situation précaire. Car, il faut le reconnaître, certains se font 20 euros par jour et ils ne peuvent pas se passer de cette manne » explique Sandrine Jacotot.
La situation actuelle de ces vendeurs agace particulièrement les vendeurs, sédentaires ou pas, qui voient leurs allées de circulation encombrées. Des incidents et conflits sont souvent relevés. Ils devront cependant patienter encore quelques mois, « le temps de remettre un projet au maire de Bordeaux et le faire valider par tous les acteurs », prévient l’adjointe.
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