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Les « Oubliés du Ségur » à nouveau dans la rue à Bordeaux

Dans le cadre d’une grève nationale, les professionnels des secteurs médico-social et social se sont rassemblés ce mardi 31 mai, porte de Bourgogne. Ils demandent l’élargissement de la prime Ségur à l’ensemble des secteurs et une revalorisation des salaires.

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Les « Oubliés du Ségur » à nouveau dans la rue à Bordeaux

Mickaël est moniteur-éducateur depuis 22 ans, au sein d’une association bordelaise qui accompagne des personnes polyhandicapées. Il touche 1 500 euros net par mois. Avec ses collègues, il a rejoint le rassemblement Porte de Bourgogne, ce mardi 31 mai, organisé par les organisations syndicales CGT Santé et Action Sociale et SUD Santé Sociaux, et qui a réuni environ 200 personnes. Comme d’autres travailleurs du secteur socio-éducatif, Mickaël n’a pas touché la prime Ségur et son salaire, lui, est gelé depuis des années.

Disparités

En février, le gouvernement a annoncé l’élargissement la prime Ségur à certains travailleurs sociaux et médico-sociaux. Après les soignants, les agents la fonction publique (hospitalière, territoriale et d’État), les éducateurs de jeunes enfants, les conseillers en économie sociale et familiale, ou encore les accompagnants éducatifs et sociaux bénéficient ainsi de la prime de 183 euros depuis avril 2022.

Rassemblement des professionnels du social et médico-social, mardi 31 mai Photo : VB/Rue89 Bordeaux

Pour le secteur privé non-lucratif, le point d’achoppement est la création d’une convention collective unique souhaitée par les employeurs. Ce mois-ci, trois des quatre syndicats représentatifs (la fédération SUD Santé Sociaux, la CGT Santé et Action sociale et la Fnas-FO) du secteur se sont opposés à un projet d’accord formulé par les employeurs et signé par la CFDT.

Cet accord, selon les syndicats, exclut une nouvelle fois certains travailleurs à l’instar des agents administratifs, des assistants familiaux, des agents d’entretien, des veilleurs de nuit… L’attribution de la prime dans le privé non-lucratif est également soumis à certains préalables, comme celui d’être à 50% dans l’accompagnement socio-éducatif.

Marianne est assistante sociale, elle travaille dans la même association que Mickaël. Elle regrette que les difficultés salariales du secteur médico-social ne soient pas aussi visibles que celles des soignants à l’hôpital :

« Nous sommes un secteur qui manifeste peu, mais il y a aussi des grandes disparités. Dans notre association, nous n’avons plus de kiné pour accompagner les personnes. Ils sont tous partis ces dernières années. Avec ces conditions, il y a une fuite des professionnels du secteur privé vers le public. Quand il y a un absent, même de courte durée, nous n’arrivons pas à trouver de remplaçants. »

Difficultés de recrutements

Noémie, elle, manifeste pour la première fois. Elle est salariée à la Maison des adolescents de la Gironde (MDA33) :

« Dans notre structure, ce n’est pas les conditions de travail qui posent problème. Nous avons des moyens. Si on manifeste pour une revalorisation salariale, et pas seulement une prime, c’est pour conserver les acquis. Nous travaillons avec d’autres associations, qui, elles, font face à un manque criant de personnels. Au final, c’est toute un secteur qui est pénalisé. »

Pour Angélique, venue du Lot-et-Garonne, la revalorisation salariale est tributaire de l’avenir de la filière socio-éducative. Elle travaille dans un foyer de vie qui suit des personnes atteintes de troubles psychiques :

« La précarité du métier fait qu’on perd en compétence. Là où je travaille, il y a un burn-out et des démissions. Nous sommes une équipe de dix, mais il manque quatre professionnels. Les postes vacants sont remplacés par des intérimaires. Ça a un impact sur la prise en charge personnes que l’on accompagnent, qui ont besoin d’un suivi au long cours. »

La CGT, elle, appelle à débrayer le 1er juin, dans les établissements et services de Gironde.

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