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Girondins : Bordeaux Métropole renonce au loyer du stade pour empêcher la rétrogradation

Afin d’appuyer le club qui fait appel de la décision de relégation en National, Bordeaux Métropole repousse à 2023 le paiement des dettes dues par les Girondins pour le loyer du stade Matmut Atlantique. L’objectif : favoriser le maintien du club en Ligue 2 et éviter un dépôt de bilan, synonyme de liquidation de la structure professionnelle, et de cataclysme pour les finances publiques.

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Girondins : Bordeaux Métropole renonce au loyer du stade pour empêcher la rétrogradation

Bordeaux Métropole vient de décider d’un moratoire sur le paiement des loyers du stade Matmut Atlantique dû par les Girondins de Bordeaux, soit une échéance de 5 millions d’euros que la collectivité renonce à percevoir afin d’appuyer le dossier en appel du club, relégué en National par la DNCG.

« Aujourd’hui, le risque que le club disparaisse existe, ce qui impliquerait la fin de revenus liés au loyer », soit 5 millions d’euros par an perçus par Bordeaux Métropole, justifie son président Alain Anziani, en précisant que cette décision est « partagée avec l’ensemble des groupes politiques ».

La collectivité « prend une nouvelle fois ses responsabilités en décidant d’un moratoire sur l’échéancier en cours ». C’est-à-dire qu’entre le 30 juin 2022 et le 30 juin 2023, Bordeaux Métropole renonce à la perception des échéances à venir pour un total avoisinant 5 M€, « ce qui allègera d’autant le budget du club pour la saison à venir ».

« Risque majeur »

Le FCGB doit en effet démontrer que ses finances lui permettent de figurer en Ligue 2 la saison prochaine, ce que le gendarme du foot français a jugé impossible au regard des éléments présentés et des exigences des créanciers et actionnaires du club, Fortress et King Street.

Le président des Girondins, Gérard Lopez, a fait appel, assurant qu’il mettrait 10 millions d’euros de fonds personnels. La décision finale de la commission d’appel de la FFF (fédération française de football) est attendue pour la première semaine de juillet. Si elle confirme l’avis de la DNCG, un dépôt de bilan serait sans doute inévitable.

« Ce serait catastrophique, a convenu Gérard Lopez à un entretien à L’Equipe. Avec sa structure de coûts, ce club ne peut pas exister en National. »

Un « risque majeur se pose pour le football professionnel en Gironde », estime Alain Anziani. Si les Girondins déposent le bilan, ils perdront en effet leur statut professionnel et pourraient être relégués à l’échelon amateur. Une bombe à retardement pour Bordeaux Métropole : la collectivité ne percevrait plus le loyer annuel de 5 millions, qui permet d’alléger les charges du remboursement de l’emprunt pour la construction du grand stade.

« La liquidation effacerait en outre la dette du club à notre égard », rappelle le président de Bordeaux Métropole. En juin 2021, au moment de la reprise du club, la métropole avait en effet « consenti à un effort conséquent » en étalant la dette du club de 5,8 M€ sur les saisons 2020-2021 et 2021-2022, et en lissant les loyers ces deux années à venir jusqu’au terme de la saison 2024-2025.

La balle dans le camp des créanciers

« Aujourd’hui on vous propose de lisser à nouveau cette dette pour que la copie présentée devant DNCG soit la plus acceptable possible », explique Alain Anziani. Cette décision administrative n’a donné lieu à un vote en conseil de métropole. Quand celle-ci pourra-t-elle rentrer dans ses frais ?

« Nous verrons à l’automne une fois la période des transferts et les négociations avec King Street et Fortress terminées », selon le président de la métropole. « On lance un signal important aux Girondins, la balle est dans leurs camps. Nous venons en pompiers, il faut que les créanciers qui ont allumé l’incendie assument leurs responsabilités et contribuent à le contenir. »

Selon le club, la décision de la DNCG aurait été principalement motivée par l’accord jugé insuffisant avec les créanciers et l’absence d’abandon par les prêteurs d’intéressements sur les ventes de deux anciens joueurs du club, Aurélien Tchouaméni et Jules Koundé.

Selon Alain Anziani, cette décision « sanctionne un club historique de l’élite du football français mais également toute une région et l’ensemble de ses supporters. »

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#Alain Anziani

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