
Le président de Bordeaux Métropole, Alain Anziani proposera le 8 juillet prochain au conseil de renouveler pour 8 ans la délégation du service public de transports à Keolis. Pour décrocher ce contrat à 2,2 milliards d’euros face à sa rivale Transdev, la filiale de la SNCF a proposé des améliorations au réseau TBM, notamment deux nouvelles lignes de tramway entre la gare et l’aéroport, et entre Blanquefort et Floirac. Les rames circuleront sur les voies actuelles, mais pourront bifurquer grâce à un aiguillage porte de Bourgogne.
Et s’il fallait que rien ne change pour que tout change ? Après deux ans et demi de procédure sur laquelle ont planché une cinquantaine d’agents, trois rounds entre octobre 2021 et mars 2022 pour départager les deux entreprises candidates, Bordeaux Métropole va donc renouveler sa confiance à Keolis, actuel opérateur du réseau TBM.
« C’est le plus gros contrat jamais conclu par la CUB et la Métropole puisqu’il s’élèvera à 2,2 milliards d’euros sur 8 ans, nettement supérieur au 1,7 milliard de la dernière DSP (délégation de service public) avec Keolis. La métropole en supportera les deux tiers une fois retranchées les recettes, ce qui permettra de rester dans la trajectoire budgétaire définie », prévient Alain Anziani.
La croissance de la valeur du contrat se justifie par celle de l’offre de mobilité dans la future DSP, avec l’exploitation des futures lignes de bus express (BHNS Bordeaux Saint-Aubin notamment) ou de nouveaux Batcub sur la Garonne.
Désaturation du tramway
Se gardant de toute comparaison avec l’offre de Transdev, juridiquement risquée tant que le conseil de Bordeaux Métropole n’aura pas entériné ce choix, le 8 juillet prochain, le président de la collectivité a toutefois exposé lors d’une conférence de presse, ce jeudi 9 juin, ce qui a fait pencher la balance et a été entériné par le bureau de la métropole.
« Le tram est aujourd’hui l’outil capacitaire le plus important – 60% des 110 millions de validations en 2019 – mais il pouvait couter cher par rapport à ses performances. Keolis a fait une offre très forte pour désaturer le tramway avec deux nouvelles lignes utilisant le réseau existant. »
A l’horizon 2025, la création d’un aiguillage porte de Bourgogne permettra aux voyageurs venant de Bègles et de la gare d’aller directement à l’aéroport « en 45 minutes », sans avoir à changer de tram pour prendre la A. Cette ligne sera baptisée F, une ligne E devant elle être mise en place entre Blanquefort et Floirac-Dravemont. Elle permettra aux habitants de la rive droite de se rendre directement dans le nord de l’agglomération, et inversement, soulageant ainsi les lignes A et C.
Les liaisons entre les deux rives vont ainsi se multiplier, grâce en outre au doublement (+108%) prévu des Batcub.

Fréquences augmentées
Keolis promet aussi d’améliorer les fréquences sur la partie centrale du réseau de tramway pour les abaisser à 2,30 minutes. « Cela va concerner 25% des transports quotidiens », se réjouit Alain Anziani.
Il souligne également la proposition de l’opérateur d’ « optimiser le service de bus avec des fréquences inférieures à 10 minutes pour 50% de la population, et moins de 15 minutes pour plus de 90% de celle-ci ».
Enfin, le troisième argument en faveur de Keolis a été son « engagement à desservir l’ensemble des gares du RER métropolitain, et d’assurer ainsi une connexion importante avec ce qui s’annonce comme le grand outil de transport de demain ».
La Métropole planche d’ailleurs toujours avec la Région Nouvelle-Aquitaine sur l’harmonisation des titres de transport entre le TER et les trams et les bus, et les liens entre la SNCF et sa filiale Keolis pourraient faciliter la tâche. Il n’est en revanche pas prévu que Keolis fasse fonctionner le futur téléphérique au dessus de la Garonne, un projet qui est au stade de la concertation publique.
Enfin, la président de Bordeaux Métropole salue la proposition d’une « densité plus forte de stations V3 en intra-rocade , en supprimant des stations au delà de la rocade », et celle d’une offre étoffée de vélo électriques en libre service. Il souligne aussi les engagements en matière sociale (respect des accords salariaux actuels à TBM) et environnementaux (baisse de 80% des émissions de gaz à effet de serre de TBM sur la durée du contrat).
il ne s'agit point de deux nouvelles lignes de tram qui se profilent à moyen terme mais d'un début de maillage en posant un appareil de voie porte de Bourgogne :
travaux pharaoniques (!) en 2025, vingt-deux ans après le retour du tram, qui auraient pu être fait dès le départ… !
bref c'est vraiment "faire avec l'existant" et ne plus dépenser un kopek supplémentaire en infrastructures nouvelles pour le tram :
à la poubelle donc le fameux projet de nouvelle ligne de tram sur les boulevards bouclée rive droite, à partir duquel aurait pu être construit un véritable maillage d'un réseau digne de ce nom, où les correspondances auraient été évitées pour beaucoup de voyageurs en désengorgeant une architecture radiale de lignes ;
on peut dire encore que c'est au moins six ans de perdus pour se donner les moyens de désaturer le tram et diminuer fortement la pression automobile dans l'agglo ; pendant ce temps ailleurs plein de lignes nouvelles de tram sont au programme et prêtes à être mises en chantier, comme à Strasbourg ou à Lyon par exemple ;
pour mieux illustrer encore la situation et déconstruire la com locale avec le consensus anti-tram jusque chez les assos locales instrumentalisées il faut relire le papier de ce blog des transports urbains, intitulé justement "Bordeaux renonce à développer le tramway" :
http://transporturbain.canalblog.com/archives/2021/09/12/39131129.html
la même source critique de la même façon la pusillanimité actuelle :
http://transporturbain.canalblog.com/archives/2022/06/10/39512584.html
http://transporturbain.canalblog.com/archives/2022/06/09/39503621.html