Trois mois après l’audience du 24 mars, la présidente de la 4e chambre du tribunal correctionnel de Bordeaux, Marie-Elisabeth Boulnois, a rendu ce jeudi son verdict. L’ancien député du Médoc Benoît Simian est reconnu coupable de harcèlement moral sur son épouse avec qui il est en instance de divorce.
Il est condamné à huit mois de prison avec sursis, à payer la somme de 5000 euros pour préjudice moral et 1200 euros pour frais de justice, avec une interdiction de rentrer en contact avec son épouse ou de se rendre à son domicile durant un an. Cependant, il échappe à la peine d’inéligibilité requise par le parquet.
« Mauvaise foi »
La présidente a ainsi considéré que de nombreux agissements de Benoît Simian rapportés entre juillet et novembre 2020 « ont été accomplis avec l’intention de se comporter comme s’il était toujours chez lui et d’importuner son épouse ». Celle-ci, alors sans travail, avait eu la jouissance du domicile conjugale de Ludon et était même équipée d’un téléphone grave danger, un dispositif de protection pour les personnes menacées.
Ecartant la notion de récidive, le tribunal n’a cependant pas retenu certains faits à charge (crevaisons des pneus du véhicule, dégradation des compteurs, coupures du gaz…) et souligné « la mauvaise foi » dans d’autres (concernant la notification de l’ordonnance de protection). La présidente prend par ailleurs en compte « l’état d’anxiété et de stress qui a conduit à l’altération physique et mentale de Madame ».
« Reprendre une vie normale »
Interrogée par Rue89 Bordeaux sur le verdict, maître Ghalima Blal-Zenasni, accompagnée de sa cliente, a déclaré :
« La juridiction a été pédagogue et Madame est soulagée parce qu’il y a une déclaration de culpabilité qui la reconnaît comme victime. Mais monsieur Simian a encore un feuilleton judiciaire devant lui étant donné que d’autres plaintes sont à l’examen. […] En attendant, il y a un verdict. Est-ce que le condamné va le respecter ? C’est ce qu’on espère. Madame veut tout simplement reprendre une vie normale. »
Absent ce jeudi à l’audience, Benoît Simian était représenté par son avocat Maître Olivier Couleau qui a évoqué un « jugement partiellement décevant » :
« Dans la mesure où l’inéligibilité n’est pas retenue et le tribunal l’a condamné à une peine de sursis simple et a réduit à 4 mois les faits de harcèlement en classant sans suite un certain nombre de dossiers, il y a évidemment satisfaction sur le raisonnement du tribunal. Toutefois, le tribunal n’est pas allé au bout de son raisonnement en relaxant monsieur Simian. C’est dans de ce sens où il y a une question qui se pose quant à un éventuel appel. »
Benoît Simian dispose de dix jours pour se décider.
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