Tout va bien madame la marquise pour l’Union Bordeaux Bègles. Les tensions évoquées en long et en large dans la presse sont du passé, voire n’ont jamais réellement existé. « C’est vous qui les créez » prétend Christophe Urios devant les journalistes lors du point presse donné à Moga ce mardi après un entrainement ouvert au public.
Le coach, sur ses gardes comme jamais, est « dans l’esprit d’un mec qui prépare une demi-finale » martèle-il à deux reprises. Il se lance dans une réponse alambiquée à une question sur le jeu, reconnaissant rapidement « qu [‘il] ne raconte rien », « mais en même temps, c’est tout ce que vous allez entendre aujourd’hui » prévient-il, un brin boudeur.
« Je sais que vous aimez tout ce qui est croustillant mais aujourd’hui je vais fermer ma gueule. » Et de poursuivre, à propos des nombreux articles parus ces derniers jours : « J’en ai rien à cirer. J’ai passé l’âge. Je sais ce que je fais et je sais ce que je ne dois pas faire. Aujourd’hui, [je ne dois] plus continuer à parler. »
Du grand Urios, qui reconnait enfin à demi-mots, qu’il y a eu « une semaine de tension, et ensuite une semaine de fête » après la qualif. En attendant, à l’entrainement, il n’a pas eu un mot pour ses joueurs sur le terrain.
« La demi est un rendez-vous pour la suite »
Pour celles et ceux qui sont passés à côté de cet épisode où « le linge a été lavé en public », petit rappel en trois temps : L’UBB a raté sa qualification directe pour les demi-finales après sa défaite lors du dernier match du championnat contre Perpignan, en bas du classement. Le coach pointe du doigt ses deux stars, les internationaux Matthieu Jalibert et Cameron Woki. Après la victoire contre le Racing 92 en match barrage (équivalent à un 1/4 de finale), le premier salue son coach en sortant du terrain avec une mou glaciale et le deuxième porte son doigt aux lèvres après un essai. CQFD.
Les signaux ne trompent pas : il y a bien eu quelques fritures sur la ligne. Mais après les avoir vite balayées en ce début de point presse, Christophe Urios devient plus disert sur le prochain rendez-vous contre Montpellier :
« Depuis trois mois, on a eu du mal à retrouver notre niveau. Il a fallu qu’on retrouve notre confiance et être efficace. Aujourd’hui on est mieux. L’équipe est plus prête, comparée à l’année dernière. La dernière fois, on était tellement contents d’être en demi qu’on en était satisfait. Je ne ressens pas la même chose aujourd’hui. Dans ce que je perçois, la demi est un rendez-vous pour la suite : notre aboutissement de la saison. »
Entendez par là le bouclier.
Une crise exprès ?
« C’est bon ça » s’exclame Arnaud dans les gradins de Moga quand on lui demande son avis sur les récentes prises de bec. Il en est même à se demander « si ce n’est pas fait exprès de la part du coach ».
« C’est typiquement ce genre de situation où les joueurs sont piqués dans leur orgueil qui peut donner le scénario du match de dimanche [contre le Racing]. Les joueurs étaient crispés, un peu tendus sur le terrain la première mi-temps [menés 9 à 10 à la pause]. Et la deuxième ils ont tout donné parce qu’ils avaient ce compte à régler absolument après toutes les critiques. »
Le coup est-il calculé ? « C’est pas impossible », estime Clémentine. Cette commerçante du centre de Bordeaux se dit ravie « d’avoir une employée pour pouvoir venir aux matches et même aux entrainements » :
« Mais je n’ai pas vu celui d’avant, j’étais très énervée contre eux après la défaite à Perpignan. J’ai même failli ne pas venir dimanche pour le match contre le Racing. Alors que j’ai déjà pris mes billets pour la demi-finale à Nice. »
Ils étaient plus d’une centaine pour assister à l’entrainement de l’UBB et, après une semaine de « tout et n’importe quoi », dixit Arnaud, tous n’ont d’yeux que pour leurs dieux du stade.
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