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Ils exigent « une reconnaissance salariale pour les invisibles » du secteur médico-social

Mercredi 28 septembre, six associations régionales spécialisées dans le prendre soin, le handicap et la petite enfance ont dévoilé une tribune lors d’un rassemblement à l’Institut régional du travail social de Talence. Les « oubliés du Ségur » de la santé exigent une revalorisation des salaires pour un secteur qui peine à recruter, alors que ses besoins sont estimés à 47 670 postes en Nouvelle-Aquitaine.

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Ils exigent « une reconnaissance salariale pour les invisibles » du secteur médico-social

« Nous demandons une reconnaissance salariale pour les invisibles. » Mercredi 28 septembre à Talence, face à plus de 300 professionnels du secteur sanitaire, social, médico-social et face aux parents de personnes vulnérables, six organisations régionales ont présenté leur tribune. À plusieurs reprises, les associations ont précisé leurs demandes :

« Nous souhaitons la mise en œuvre du financement des mesures Ségur et Laforcade annoncées par le gouvernement, la revalorisation des oubliés du Ségur, ainsi que la compensation de l’inflation et de la perte du pouvoir d’achat pour les salariés des secteurs sanitaire, médico-social et social. »

Concernant le premier point, les signataires ont tenu à remercier les Départements ayant procédé au financement prévu, dont la Gironde ne fait pas partie.

Précarité

Au cours de la rencontre, la volonté d’une revalorisation des salaires pour tous les salariés du secteur a particulièrement été soulignée. Selon les six associations, en Nouvelle-Aquitaine, ces « oubliés du Ségur » représentent environ 20 000 professionnels. Un manque de considération suivi de conséquences selon Caroline Fierobe, co-signataire, représentante de l’organisation Nexem et directrice générale adjointe d’Association Rénovation :

« Dans nos établissements bordelais, je vois des salariés et des travailleurs sociaux qui vivent de manière précaire. Certains sont obligés de se mettre en colocation ou de rester chez leurs parents parce que les loyers sont trop chers. D’autres partent vivre à la campagne en se disant que ça sera moins coûteux, sauf qu’avec le prix de l’essence ça reste compliqué. Pour beaucoup, s’en sortir avec 1600 euros est vraiment difficile. »

L’une des conséquences de ce manque de considération est la baisse d’attractivité du métier. Alors qu’en Nouvelle-Aquitaine, « 27% des professionnels du secteur sanitaire, social et médico-social seront partis à la retraite entre 2017 et 2025 », la plupart ne seront pas remplacés.

Fuite du métier

Le besoin en main-d’œuvre dans le public et le privé à but non-lucratif est estimé à 47 670 postes dans le secteur de la santé humaine et de l’action sociale (source Pôle emploi 2022 citée dans la tribune). Selon François Lalanne, co-signataire et représentant de l’Adapei, ces sous-effectifs sont préoccupants pour la prise en charge des personnes soignées :

« Il peut y avoir une rupture dans la continuité des accompagnements et donc une impossibilité de répondre aux besoins des patients. »

Michel Keisler, directeur général de l’association APAJH en Gironde, constate aussi des difficultés de recrutement dans les métiers de l’entretien :

« On a du mal à trouver du personnel pour le ménage. Ça devient compliqué pour les structures médicalisées et de la petite enfance, où l’hygiène est importante. »

Cependant, selon lui, la plus grosse difficulté reste le recrutement de professionnels de la santé comme les infirmiers ou les aides-soignants, pourtant bénéficiaires du Ségur. L’an dernier, les organisation sanitaires avaient alerté sur les conséquences pour les patients, après le décès de résidents d’une maison d’accueil spécialisé.


#Santé

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