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1 500 personnes manifestent à Bordeaux pour dire stop aux violences faites aux femmes

Au lendemain de la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, l’Assemblée générale féministe de Gironde a organisé une manifestation dans les rues de Bordeaux.

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1 500 personnes manifestent à Bordeaux pour dire stop aux violences faites aux femmes

« On connaît toutes dans notre entourage des femmes qui ont été victimes de harcèlements ou de violences sexuelles, c’est insupportable », décrit Lara, 19 ans, étudiante en communication. La jeune femme a rejoint la manifestation organisée par l’Assemblée générale féministe de Gironde samedi 26 novembre. Le cortège, de 1 500 personnes environ, s’est élancé de la Victoire à 15h et s’est dissipé place de la Bourse en fin de journée.

À ce jour, selon le décompte effectué par le collectif Nous Toutes, 124 féminicides ont eu lieu en France depuis le début de l’année 2022. 80% des plaintes pour violences au sein du couple sont classées sans suite. Chaque année, 94 000 femmes sont victimes de viol ou de tentative de viol. Face à ces chiffres et ces constats accablants, les collectifs et associations féministes réclament des moyens et des actions politiques « à la hauteur » de l’enjeu sociétal.

Soutien aux femmes iraniennes

La cause des femmes iraniennes a également été portée dans les messages de luttes. Le collectif « Femme, vie, liberté » a tenu un discours en début de manifestation. Habillés de draps blancs tachés de sang, les manifestants ont brandi des pancartes à l’effigie de femmes, d’hommes et d’enfants tués par le régime des mollahs.

Rassemblement du collectif iranien « Femme, vie, liberté » Photo : VB/Rue89 Bordeaux

Le collectif a dénoncé les arrestations arbitraires et les violences subies par le peuple iranien, à l’aune de l’affaire Mahsa Amini. La mort de la jeune femme, arrêtée par la police des mœurs et décédée à l’hôpital de Téhéran le 16 septembre dernier, est la raison des soulèvements en cours dans le pays.

2 milliards d’euros

Collectivement, les manifestantes et manifestants ont fustigé la « grande cause du quinquennat » porté par le gouvernement français. Myrtille Bondu de Gryse, co-présidente du Planning familial de la Gironde, a dénoncé des « volontés politiques insuffisantes » :

« Il y a un an, presque jour pour jour, nous faisions la même manifestation. En un an, nous avons continué à subir des agressions, à avoir peur dans la rue, à devoir nous affirmer sur notre lieu de travail. Où sont les moyens ? En France, il y a un viol tous les sept minutes. Nous sommes là pour dire stop, pour lutter, et dire non à l’impunité judiciaire. »

Cortège de la manifestation féministe au niveau du Cours Pasteur Photo : VB/Rue89 Bordeaux

En 2019, 85% des victimes de féminicides avaient alerté la police. En 2020, Chahinez et Sandra, 31 ans toutes les deux, ont été tuées par leurs ex-compagnons. L’une à Mérignac, l’autre à Bordeaux. Les deux femmes avaient déjà signalé des faits de violences auprès des autorités.

Pour les féministes présentes à la manifestation, c’est « l’ensemble du système qui doit être repensé en profondeur ». Face à l’augmentation des plaintes pour violences sexuelles (+30% en un an), les associations réclament ainsi la création de « 15 000 places d’hébergement d’urgence par an ».

Au-delà de la constitutionnalisation de l’IVG, votée par l’Assemblée nationale le 24 novembre, les collectifs demandent 2 milliards d’euros par an pour la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, ainsi que des tribunaux spécialisés, à l’instar de la politique menée en Espagne.


#féminisme

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