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Contre les violences faites aux femmes, 5 000 personnes marchent à Bordeaux

À deux jours de la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, l’Assemblée générale féministe de Gironde a organisé une manifestation dans les rues de Bordeaux. Selon l’organisation féministe, 5 000 personnes ont répondu à l’appel.

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Selon l'AG Féministe, 5 000 personnes ont répondu à l'appel à manifester ce samedi (MB/Rue89 Bordeaux)

« Cette semaine est une semaine très importante dans nos luttes : le 20 novembre, journée internationale de lutte pour les droits des enfants et journée du souvenir trans, le 25 novembre journée internationale de lutte contre les violences sexistes et sexuelles. Mais nos luttes, c’est aussi le soutien au peuple palestinien qui subit depuis plus d’un an un génocide, et la lutte contre toute forme de colonialisme », déclare en ouverture Elise, pour l’AG féministe de Gironde.

À l’appel de cette association, près de 5 000 personnes sont rassemblées place de la Victoire à 13h ce samedi 23 novembre pour écouter les premières prises de parole. Collectifs et associations se succèdent, assurant les uns comme les autres que la lutte féministe ne peut exister sans intersectionnalité.

Un viol toutes les 2 minutes

L’AG féministe rappelle qu’en France, 1 femme sur 2 a déjà subi une agression sexuelle au cours de sa vie. Un viol a lieu toutes les 2 minutes, et une tentative de viol toutes les 2 minutes 30, principalement des femmes. Le collectif Nous Toutes 33 redonne le décompte des féminicides : à ce jour, 122 femmes ont été tuées depuis le début de l’année 2024. Un constat qui pousse les associations et les collectifs à demander 3 milliards d’euros par an pour la lutte contre les VSS.

Des drapeaux palestiniens se sont mêlés aux pancartes féministes Photo : MB/Rue89 Bordeaux

Il est 14h quand le cortège s’élance sur le Cours Aristide-Briand. Parmi les motivés du jour, Anne, 61 ans. Petite-fille d’un femme frappée par son mari et mère d’une fille de 26 ans, elle a envie que cette dernière « soit libre » :

« Je suis très triste et désespérée : c’est pas normal qu’en 2024 il faille encore manifester pour ça, soupire-t-elle. Les libertés, on n’a pas celles qu’on devrait avoir, il n’y a pas de suivi politique : on ne peut pas être une minorité quand on représente 50% de la population. »

« On vous croit »

Plus loin, deux jeunes femmes semblent être un peu plus optimistes. « Là ça fait du bien de crier et d’être tous ensembles », confie Marie. Elle qui n’avait pas participé à une manifestation féministe depuis un moment, reconnaît que c’est la synergie du cortège qui lui redonne de la force. Pour Rozenn, c’est important de « dire stop aux injustices, de le crier et de se montrer ».

La façade du Tribunal judiciaire décorée de pancartes sur lesquelles ont pouvait lire des témoignages Photo : MB/Rue89 Bordeaux

Au détour du Cours d’Albret, des pancartes sur lesquelles sont rédigés des témoignages d’agressions sexistes et sexuelles ornent la façade du tribunal judiciaire. Des membres du collectif Nous Toutes 33 tiennent au-dessus une banderole « On vous croit ». Le cortège poursuit son chemin, rejoint le cours Victor-Hugo, traverse la place Saint-Michel et passe le marché des Capucins avant de rejoindre à nouveau la Victoire à 16h30 et de se dissiper tranquillement.

Seule ombre au tableau : des cafouillages avec les forces de l’ordre présentes sur le parcours ont quelques peu mis à mal la sécurité de la manifestation. À plusieurs reprises, le cortège s’est retrouvé obligé de s’écarter sur le côté pour laisser place à des véhicules, chose qui n’arrive jamais lors de manifestations déclarées.


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