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Le député RN Grégoire de Fournas rattrapé par ses travailleurs étrangers

A plusieurs reprises, le député médocain a déclaré ne pas recourir à l’embauche de main d’œuvre étrangère défendant la main d’œuvre locale. Plusieurs articles, notamment celui de deux journalistes allemandes, démontrent l’inverse.

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Le député RN Grégoire de Fournas rattrapé par ses travailleurs étrangers

Sa page Wikipédia le mentionne sans détour : « Tout en se déclarant contre l’immigration, [il] utilise pour son exploitation de la main d’œuvre étrangère à bas prix, principalement d’origine roumaine ou portugaise. »

Plusieurs enquêtes l’ont confirmé par la suite : le député Rassemblement national Grégoire de Fournas, exclu 15 jours de l’Assemblée nationale après des propos racistes, a bien employé des travailleurs étrangers, à au moins deux reprises.

Viticulteur dans le Médoc, celui-ci a fustigé publiquement l’emploi des travailleurs étrangers dans les vignes. Notamment sur France bleu en décembre 2019 où il affirme embaucher « que de la main d’œuvre locale ». L’emploi de travailleurs détachés européens est pourtant une pratique légale, mais Grégoire de Fournas laisse surtout comprendre qu’il entend lutte contre les « 20% de chômage à Pauillac » (19,4% en 2019 selon l’Insee) .

« À au moins deux reprises »

Comme l’avait déclaré Florent Fatin sur notre site, faisant référence à une publication du député RN sur sa page Facebook datant du 18 juin 2019 :

« Il se prétend défenseur du Médoc contre l’immigration, dit préférer l’emploi local et être vent debout contre les prestataires viticoles, mais lorsque que vous avez le dos tourné, Monsieur de Fournas utilise de la main d’œuvre étrangère à bas prix, qu’elle soit roumaine ou portugaise. Quand il est pris la main dans le pot de confiture, sa seule excuse est que “c’est exceptionnel” ! »

Dans un article du 22 avril 2022, Michaela Wiegel et Laila Sieber, deux journalistes allemandes qui travaillaient sur le vote RN dans la région évoquent un deuxième recours à la main d’œuvre étrangère. Elle racontent avoir accédé à « un camping derrière un entrepôt. A l’abri des regards indiscrets, des travailleurs saisonniers du Portugal campent ici ». D’autres détails de leur reportage sont également rapportés par Libération.

Capture écran site France Info

Quelques mois plus tard, France Info révèle, dans un article du 11 novembre 2022, la photo inédite signée Laila Sieber de ce camp discret « caché à l’ombre d’un entrepôt du domaine de la famille de Fournas ». « Trois travailleurs portugais dormaient dans ces deux tentes plantées au milieu d’un espace sans aucun aménagement. » Aux deux journalistes, Grégoire de Fournas a encore justifié « une exception ».

Contacté par France Info, « Grégoire de Fournas assure que c’est son père qui avait choisi le prestataire et que lui n’était pas responsable ». Et le média conclut que : « le château de Grégoire de Fournas a donc bien employé des travailleurs étrangers dans ses vignes à au moins deux reprises, alors qu’il s’insurge contre cette pratique en public. »


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