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« Des pistes de solutions » pour les viticulteurs du Bordelais après une première réunion de crise

Dix jours après leur mobilisation dans les rues de Bordeaux, les acteurs de la filière vin ont participé à une réunion de crise ce vendredi menée par la Préfecture de la Gironde avec plusieurs collectivités. Les représentants des vignerons se disent « satisfaits et rassurés ».

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« Des pistes de solutions » pour les viticulteurs du Bordelais après une première réunion de crise

« La volonté de nous aider est là, c’est déjà une bonne chose… » résume Didier Cousiney. Le porte-parole du Collectif Viti 33 qui avait appelé à une manifestation d’ampleur le 6 décembre dernier à Bordeaux, parle d’une « réunion sous de bons auspices » :

« Il y a de nombreux leviers pour aider les vignerons en grande difficulté, mais avant tout, il faut connaître leur situation. Nous avons donc obtenu l’envoi rapide d’un questionnaire et les dossiers seront étudiées au cas par cas… »

En attendant, pour les fonds, « ce sera plus long que prévu, mais tous les tiroirs sont ouverts », affirme Didier Cousiney. Ce vigneron qui prévoit de partir à la retraite en avril 2023 sans repreneur tient à remercier Fabienne Buccio, préfète de la Gironde, qui a réuni ce vendredi 16 décembre 2022 une cellule de crise de la filière viticole girondine.

Des « pistes de solutions »

Autour de la table : les services de l’État, le Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine, le Conseil départemental, la Chambre d’agriculture, la Mutualité sociale agricole et les représentants du monde viticole.

Tous « ont partagé ensemble les difficultés dans lesquelles se trouve un grand nombre de viticulteurs en Gironde et les différentes mesures d’accompagnement mobilisables », relate un communiqué de la préfecture :

« Parmi celles-ci, ont notamment été rappelées les conditions de mobilisation de l’aide à la relance des exploitations agricoles (AREA), du dispositif “REAGIR”, ainsi que les mesures de soutien aux entreprises en difficultés par la direction départementale des finances publiques ».

La Préfecture affirme également que, « au-delà de ces dispositifs existants, plusieurs pistes de solution ont pu être explorées visant à répondre aux différentes situations rencontrées (demandes de diversification de certains viticulteurs, demandes d’arrêt d’activité sans repreneur, situation des propriétaires de vignes non exploitants sans fermier).

Retraite

Pour l’exemple, Didier Cousiney évoque « une retraite pour les viticulteurs qui ne pouvaient en avoir s’ils abandonnaient leurs vignes et qui n’ont pas les moyens d’assurer l’arrachage ». Il cite également « un allègement des impôts et de remboursements des frais d’énergie… ».

Une prochaine réunion de cette cellule de crise est prévue en janvier 2023.

Lundi dernier, lors de l’assemblée générale du CIVB (conseil interprofessionnel du Vin de Bordeaux), Renaud Laheurte, directeur départemental des territoires et de la mer, avait rappelé qu’il n’y avait aujourd’hui « réglementairement pas de solution permettant de répondre à cette revendication de l’arrachage primé« , portée par les vignerons, et qu’il « fallait trouver d’autres solutions ».

Avec des points clés : retirer « 10% de la production viticole pour réduire structurellement l’offre », « conforter la viabilité économique des exploitations et garder un maximum de terres avec une vocation agricole afin d’éviter le mitage du terroir par l’urbanisation ».

De son côté, le CIVB entend encourager la diversification – du rouge, délaissé par les jeunes, vers le blanc, le rosé ou le crémant, mais aussi de la viticulture vers d’autres types de production. Lors de son AG, Dominique Techer, secrétaire départemental de la Confédération paysanne de la Gironde, a suggéré que l’interprofession finance une partie de l’arrachage avec son « trésor de guerre » – 22 millions d’euros de réserves, issues des cotisations volontaires obligatoires des viticulteurs.


#viticulture

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