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30/04/2024 date de fin
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« Il faudra nous passer dessus », prévient un front d’élus anti-LGV réunis à Bordeaux

Plusieurs centaines de personnes, dont des dizaines d’élus de tous bords politiques – écologistes, socialistes, divers droite… – se sont rassemblées ce samedi à Bordeaux et ont manifesté jusqu’à la préfecture pour dénoncer les projets de ligne à grande vitesse Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax.

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« Il faudra nous passer dessus », prévient un front d’élus anti-LGV réunis à Bordeaux

A l’initiative de la Sepanso, un large front d’élus de toutes sensibilités ont exprimé ce samedi à Bordeaux leur opposition au GPSO (grand projet du Sud Ouest) et à son financement. Ils ont appelé à soutenir l’appel des maires de Bordeaux, Bayonne et Irun pour la rénovation des lignes existantes – signé à ce stade par 600 personnes, dont 25 maires, trois sénateurs et deux députés.

« Ce projet bafoue la démocratie, saccage la nature et rançonne nos collectivités locales, a attaqué Pierre Hurmic. 40% du financement repose sur nous, à supposer que l’Union européenne accepte de financer un projet tout sauf transfrontalier et européen puisqu’il s’arrête à Toulouse et Dax. »

« Mieux vaut gagner 10 ans que 10 minutes »

Le maire de Bordeaux se dit « favorable à un train rapide à 220 km/h qui pourrait rejoindre en 2030 la frontière espagnole. Mieux vaut gagner 10 ans que 10 minutes » – le gain de temps estimé pour rallier Dax en TGV depuis Bordeaux.

« Nous devons moderniser la ligne pour être au rendez-vous de l’Y basque, renchérit Jean-René Etchegaray, maire (UDI) de Bayonne et président de l’Agglo du Pays Basque. Il sera prêt en 2027, nous n’avons pas le temps d’attendre 2042, date à laquelle, selon le rapport du conseil d’orientation des infrastructures, sera achevé GPSO. »

Le président de l’Agglo du Pays Basque rappelle que son assemblée a dit non « à plus de 90% » au financement de la LGV » :

« L’enjeu pour nous n’est pas de créer de grandes infrastructures pour augmenter notre attractivité », du fait des difficultés pour se loger ou se déplacer. « Nous sommes contre la LGV et déterminés, il faudra nous passer dessus, ni plus ni moins. »

« Déni démocratique »

Une détermination partagée parmi les élus de tous bords, dont trois des douze députés de Gironde, Loïc Prud’homme (France insoumise), Nicolas Thierry (EELV) et Sophie Mette (Modem). Elue de la circonscription du sud du département, territoire que sera le plus impacté par la future LGV, elle s’oppose ainsi à la ligne de la majorité présidentielle, dont elle est membre.

Sénateur socialiste de Gironde, issu du canton des Landes des Graves, également sur le tracé de la ligne Bordeaux-Toulouse, Hervé Gillé est aussi un farouche adversaire du projet, quoique celui soit essentiellement porté politiquement par deux présidents de Régions de son parti, Alain Rousset et Carole Delga.

Il critique « un dossier honteux de A à Z », et « un déni démocratique », à l’image des « manœuvres de contournement budgétaire » qui ont permis de faire passer au dernier moment au Sénat, sans consultation préalable des commissions, des amendements à la loi de finances 2023 instaurant ou relevant les nouvelles taxes pour financer GPSO. Le texte a ensuite été adopté sans débat à l’Assemblée nationale, via un 49-3.

« LGV pour le grand vandalisme »

Pour Jan-Luc Gleyze, président (PS) du conseil départemental de la Gironde, LGV est plutôt l’acronyme de « Les grandes villes » – « car Macron, le président des riches, pense aux déplacements d’une métropole à l’autre quand beaucoup de Girondins me demandent d’améliorer les trains du quotidien ».

LGV, poursuit l’élu, comme « le grand vandalisme » d’un « Etat voyou qui s’assoit sur le résultat de l’enquête publique [93% des 14000 contributions hostiles au projet, NDLR], s’exonère lui-même des obligations légales sur le zéro artificialisation nette » et « cherche 14 milliards alors qu’on a besoin d’argent pour la santé, l’éducation et nos retraites ».

Jean-Luc Gleyze milite pour une autre LGV : « Laissez la Gironde vivre ». Une vision girondine partagée par les Landais, Basques, Lot-et-Garonnais nombreux à l’Athénée puis dans les rues de Bordeaux, jusq’à la préfecture où une délégation devait être reçue.


#GPSO

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