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Une mobilisation d’ampleur à Bordeaux pour la manifestation contre la réforme des retraites

Des dizaines de milliers de personnes – 60000 de source syndicale, 16000 selon la préfecture – ont défilé à Bordeaux contre la réforme des retraites, visant à repousser l’âge légal à 64 ans. Ce jeudi 19 janvier est la première journée de grève et de manifestations nationales contre le projet du gouvernement.

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Une mobilisation d’ampleur à Bordeaux pour la manifestation contre la réforme des retraites

« Si tu nous mets 64, on te re-Mai 68 », peut-on lire sur une pancarte adressée à Emmanuel Macron et Elisabeth Borne, ce jeudi à Bordeaux. Le ton est ainsi donné lorsque la foule commence à se rassembler, vers midi place de la République : tous les syndicats, unis contre le projet de réforme des retraites, sont prêts à en découdre pour faire reculer le gouvernement.

« C’est une réforme injuste, purement idéologique car le système est financé, estime Christophe, délégué syndical CGT de Thalès, où 55 salariés (sur plus de 2000 à Mérignac) sont en grève. J’ai 53 ans et je travaille depuis 30 ans, si elle passe, cela repoussera mon départ à la retraite à taux plein de 67 à 69 ans, ou 64 avec une décote de 50% ».

Christophe, de Thalès Photo : VB/Rue89 Bordeaux

« Même si on me donnait 3000€ de retraite, 64 ans c’est non »

Le chiffre communiqué par l’intersyndicale tendait à prouver une mobilisation supérieure à celle contre la précédente réforme des retraites (avortée pour cause d’épidémie de Covid) : 60 000 manifestants braveraient actuellement le mauvais temps, contre 50 000 dans le plus gros cortège en décembre 2019. La préfecture de la Gironde a quant à elle compté 16 000 personnes.

Beaucoup de secteurs différents sont mobilisés. Virginie, 31 ans, travaille dans un entrepôt logistique agroalimentaire à Cestas :

« Il faut qu’on se batte c’est maintenant, car après 64 ans ce sera quoi, 70 ? 75 ? On va mourir au travail, en fait. Partir à la retraite à 64 ans c’est juste pas possible : même s’ils me donnent 3000€ euros de retraite, si c’est pour être cassée à la fin je vois pas trop l’intérêt. J’adore mon travail, on est assez bien payés mais on s’use rapidement. Je porte des colis assez lourd, des surgelés de parfois 15 kilos. »

La manifestation doit suivre un itinéraire marathon, via Gambetta, les allées de Tourny, les quais, les cours Victor-Hugo et Pasteur pour retour à la République depuis la place de la Victoire.

La moitié des enseignants en grève

La grève est par ailleurs très suivie dans certains secteurs, notamment l’éducation nationale. Le Snes-FSU, premier syndicat du secondaire, a annoncé jeudi un taux national de 65% des professeurs de collèges et lycées grévistes, et le Snuipp-FSU, premier syndicat du primaire, recense 70 % d’enseignants grévistes.

Le ministère donne lui des chiffres inférieurs de 42,35 % dans le primaire et de 34,66 % dans le secondaire. L’académie de Bordeaux communique pour sa part une moyenne pondérée de 42,99% chez les enseignants des premiers et second degré.

« On ne lâchera rien »

C’est sous une pluie glaciale que le cortège s’est peu à peu dissipé aux abords de la place de la République, vers 16h. Les forces de l’ordre ne font mention d’aucun incident. Stéphane Obé, secrétaire départementale de la CGT, se félicite d’une manifestation « réussie », qui a « rassemblé en nombre » :

« Même la météo n’a pas refroidi les manifestants ! 60 000 personnes, c’est énorme. L’intersyndicale départementale [qui compte 11 syndicats NDLR] va poursuivre son travail de terrain en mobilisant les salariés dans les entreprises. Le président de la République et des ministres sont aujourd’hui en Espagne, ce qui démontre leur mépris. Les syndicats sont solides, on ne lâchera rien. »

L’intersyndicale doit se réunir, au niveau national, ce jeudi dans la soirée. Objectifs : établir un premier bilan de la journée de mobilisation et « préparer la suite ». Les syndicats CGT, Solidaires et FSU plaident pour une manifestation dès la semaine prochaine.


#Grèves et Mouvements Sociaux

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