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30/04/2024 date de fin
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Dossier #40 : Balance ton béton Gironde

Un projet béton défendu par des communes de l’Entre-deux-Mers sur une terre agricole

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Dossier #40 : Balance ton béton Gironde

L’artificialisation des sols, conséquence directe de l’extension urbaine, est aujourd’hui l’une des causes premières du changement climatique et de l’érosion de la biodiversité. Pour protéger ces espaces naturels, le gouvernement a pris l’engagement en 2018 dans son Plan Biodiversité, puis en 2020 par la Convention citoyenne sur le climat, ensuite officialisé dans la Loi climat et résilience en août 2021, d’atteindre le Zéro Artificialisation Nette (ZAN) en 2050.

Pour parvenir à son objectif dans un premier temps, le gouvernement a demandé aux territoires, communes, départements, et régions, de réduire l’artificialisation des espaces naturels, agricoles et forestiers d’ici 2030 par rapport à la consommation mesurée entre 2011 et 2020.

Tollé chez les élus ruraux qui y voient un frein à leur développement économique et démographique. Le gouvernement promet de revoir ses termes. Mi-décembre, le Sénat dépose une proposition de loi pour assouplir les règles, celle-ci se télescope avec une autre proposition des députés du groupe Renaissance et apparentés faite ce 14 février.

Une réforme qui s’enlise

Revient alors au ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, Christophe Béchu, la tâche de trouver un mix pour satisfaire les deux institutions. Il doit trouver une règle pour les grands projets d’intérêt général (auto-routiers et ferroviaires) susceptibles de générer de l’artificialisation, et un principe qui vise à assurer un droit de développement minimal aux petites communes rurales. L’un dans l’autre, la mesure phare de la Loi climat et résilience peine à prendre forme.

En attendant, la bétonisation s’accélère et ne fera qu’aggraver le constat déjà relevé par le Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (Cerema). A l’échelle nationale, entre 20 000 à 30 000 hectares d’espaces naturels, agricoles et forestiers sont consommés chaque année en moyenne. La Gironde figure sur la liste des départements où le phénomène s’est accéléré entre 1er janvier 2009 et le 1er janvier 2021 selon le Cerema.

Photo : Capture écran Cerema – cliquer pour agrandir

Artificialisation et inquiétudes

Fin décembre, l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) a publié des chiffres sur la démographie qui démontre que la population en Gironde augmente rapidement avec une moyenne de 11000 habitants de plus par an depuis 2014. Les infrastructures sont appelés à suivre, mais les constructions de celles-ci sont considérées comme une menace pour la biodiversité et rencontrent une opposition de la part des riverains et des associations.

Le Département a récemment essuyé un revers avec le projet d’implantation d’un groupe scolaire sur le domaine de la Frayse à Fargues-Saint-Hilaire que des rapports officiels ont remis en cause. Le collège de Montussan connaît lui aussi une mobilisation sur un « terrain non constructible nécessitant la destruction d’une forêt et posant des problèmes pour la station d’épuration de la commune de Montussan déjà saturée » selon ses voisins.

Balance ton béton

Dans ce dossier consacré à de nouveaux cas d’artificialisation des sols, nous nous sommes intéressés à la mobilisation provoquée par l’installation d’une zone d’activité voulue par la communauté de communes de l’Entre-deux-Mers sur un terrain de 10 hectares. Si elle est justifié par un marché immobilier professionnel en tension dans le secteur, elle soulève également des inquiétudes quant à l’absence d’une évaluation environnementale.

Nous relaierons également les inquiétudes que provoque le projet d’aménagement de la Zone d’Activité Économique filière dirigeables en Haute Gironde où l’entreprise Flying Whales qui souhaite y implanter son usine. Environ 50 hectares sont voués à l’artificialisation pour accueillir une « usine [qui] fera près de 70 mètres de hauteur, soit un immeuble de 18 étages ! » selon les riverains.

Même dans la métropole bordelaise, des projets suscitent des interrogations et leurs riverains demandent des garanties, tout aussi bien sur la biodiversité des espaces verts que sur la qualité de vie de leurs quartiers.


#artificialisation

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