Ces tags signés d’Action Directe Identitaire sont « inacceptables » pour l’élue RN de Haute Gironde, qui se dit « fermement opposée à toute violence ». Conviée à la visite au Planning familial d’Isabelle Lonvis-Rome, ministre déléguée à l’égalité femmes-hommes, prévue ce jeudi 2 mars après-midi, Edwige Diaz n’a finalement pu y participer, en raison du refus de l’association.
Le Planning Familial précise dans un communiqué que la préfecture de Gironde avait, « sans son accord préalable », invité l’ensemble des députés du département, dont les RN Grégoire de Fournas et Edwige Diaz. Celle-ci « a insisté pour assister à cette rencontre malgré notre refus, affirmant que son statut d’élu lui ouvrait toutes les portes », et se serait rendue sur place.
« Notre association ne souhaite pas recevoir dans ses locaux les députés d’un parti d’extrême droite prônant la haine et la régression des droits humains, en particulier ceux des femmes, des minorités de genre et des personnes racisées », justifie sa direction.
Ne pas « cautionner » le parti d’extrême droite
Recevoir une députée du RN « dans nos locaux c’est cautionner, les cautionner c’est préparer leur arrivée au pouvoir et s’ils arrivent au pouvoir tout ce pourquoi nous nous battons sera anéanti », martèle Myrtille Bondu de Gryse, coprésidente du Planning de Gironde.
Dans un communiqué la députée lepéniste dénonce tant la ministre qui n’a pas voulu « imposer sa présence » – « elle aurait très bien pu ne pas s’aplatir devant le chantage inacceptable du Planning Familial » – que les « basses manœuvres politiciennes » du Planning et de « leurs amis d’extrême gauche ».
« Si le RN condamne l’ultrapolitisation, le sectarisme flagrant et les dérives wokistes de cette association, il ne s’oppose pas, dans les collectivités territoriales au sein desquelles il siège partout en France, aux subventions qui lui sont allouées, dès lors que celles-ci ont vocation à apporter de l’aide aux personnes en situation de détresse », affirme Edwige Diaz.
Les atermoiements du RN sur l’IVG
Celle-ci ajoute que Marine Le Pen a « laissé la liberté de vote à ses parlementaires » sur la constitutionnalisation du droit à l’IVG (interruption volontaire de grossesse), et précise avoir elle-même voté pour.
« Nous ne nous laisserons pas manipuler par ces tentatives du RN de se donner une façade de respectabilité, alors que ce parti passe son temps à mettre en danger nos actions, à remettre en cause nos subventions, et à promouvoir une idéologie réactionnaire qui instrumentalise la cause des femmes à des fins racistes« , réplique le Planning.
Sous la présidence de Jean-Marie Le Pen, le parti d’extrême droite a toujours affirmé qu’il reviendrait sur la loi Veil. Et si sa fille a fait évoluer la ligne – aidée par le ralliement à Eric Zemmour de nombreux catholiques traditionalistes du RN -, elle plaidait encore en 2012 pour le déremboursement de l’IVG par la Sécurité sociale afin de dissuader de prétendus « avortements de confort ».
En 2015, Marion Maréchal-Le Pen (partie depuis chez Reconquête !) et Louis Aliot (ex compagnon de Marine Le Pen) proposaient de couper les subventions au Planning familial s’ils était élus présidents de région (PACA et Occitanie).
Le 24 juin 2021, les 29 eurodéputés RN – dont Jordan Bardella au Parlement européen et Hélène Laporte, actuelle députée du Lot-et-Garonne – votaient en bloc contre une résolution promouvant l’égalité d’accès à la contraception et à l’avortement en Europe, suite à la quasi-interdiction du droit à l’IVG en Pologne.
L’an dernier, plusieurs élus marinistes ont fustigé une campagne du Planning familial promouvant selon eux la supposée « théorie du genre ».
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