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À Bordeaux, la journée de lutte contre l’homophobie et la transphobie mobilise

Ce mercredi 17 mai, Pierre Hurmic a annoncé le début du mois des fiertés à Bordeaux. L’occasion pour le maire de revenir sur les agressions physiques envers les personnes LGBT, en hausse de 28% en un an. Le même jour, un observatoire des LGBT phobies a été lancé par l’académie de Bordeaux.

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À Bordeaux, la journée de lutte contre l’homophobie et la transphobie mobilise

En ce 17 mai, journée de lutte contre l’homophobie et la transphobie, le drapeau LGBT arc-en-ciel flotte devant l’Hôtel de ville de Bordeaux. Pierre Hurmic, le maire de la ville, lance le mois des fiertés en présence de drag queens, d’élus, d’associations et d’autres intéressés. Tout au long des mois de mai et de juin se tiendront des ateliers, spectacles et conférences.

Le 17 mai 1990, l’OMS ne considérait plus l’homosexualité comme une maladie mentale ; il y a 10 ans, la France devenait le 14e pays au monde à autoriser le mariage pour tous et à Bordeaux, depuis 2017, 5% des mariages réalisés concernent des personnes de même sexes, selon Olivier Escots, adjoint au maire chargé du handicap et de la lutte contre toutes les discriminations.

28% d’agressions en plus sur un an

Si des avancées sont effectivement à saluer, Pierre Hurmic rappelle que « ces victoires demeurent toujours fragiles ». Preuve à l’appui, le dernier rapport de SOS Homophobie selon lequel, les agressions physiques envers les personnes LGBT sont de plus en plus nombreuses. En 2022, 184 cas sont recensés, soit un tous les deux jours, un chiffre en hausse de 28% sur un an.

Présents lors de la conférence de presse, des membres de SOS Homophobie en ont profité pour rappeler l’évolution du type de violences avec le temps, mentionnant le cas de « guet-apens tendus par des personnes malintentionnées via des applications de rencontre ». Récemment, des joueurs de Ligue 1 et de Ligue 2 de football ont refusé de porter les maillots aux couleurs arc-en-ciel. 

« Bordeaux n’est pas épargné »

« Bordeaux n’est pas épargné », prévient le maire, mentionnant les injures de militants d’extrême droite subies par les participants à la marche des fiertés en juin dernier. Cette année, un travail de concertation entre les associations et la ville a été mené en amont pour assurer un meilleur déroulé de l’événement.

Une minute de silence a été observée pour conclure la rencontre, suivie de lectures de contes pour enfant sur la thématique LGBT, réalisées par Bergamote Lips et Andrea Liqueer, drag queens et membres de l’association La Maison Éclose. 

L’association Maison Éclose lit des contes la thématique LGBT Photo : AG

Un observatoire des LGBT phobies 

La baisse des violences contre les personnes LGBT passe aussi par la formation et la sensibilisation du public. Dans cette optique, un observatoire des LGBT phobies a été lancé ce mercredi dans l’académie de Bordeaux. Sa vocation est triple : repérer les situations problématiques et les réguler, sensibiliser et former les personnels, accompagner et outiller les équipes sur le terrain.

L’observatoire compte une vingtaine de membres parmi lesquels, des directeurs d’établissements scolaires, des élèves, des parents d’élèves, des infirmiers et des professeurs. En France, 88% des jeunes LGB (lesbiennes, gays, bisexuels) disent avoir vécu une scolarité « dégradée » ou « très dégradée » du fait de la peur de l’homophobie, selon Arnaud Alessandrin, sociologue à l’Université de Bordeaux.

Réaliser un tableau de bord

La prochaine étape sera la constitution d’un tableau de bord, afin d’obtenir une tendance sur l’ensemble de l’académie. Un « affinage des données et témoignages fournis par les établissements » sera ainsi réalisé, indique Laurent Wajnberg, directeur adjoint des services de l’éducation nationale dans les Pyrénées Atlantiques. 

« L’idée sera ensuite de produire des ressources adaptées, relayées auprès des acteurs du terrain, comme les chefs d’établissement ou les enseignants. Des formations seront également mises en place pour leur donner la possibilité d’agir », explique-t-il. 

Première rencontre pour le baromètre LGBT Phobies à Bordeaux Photo : AG

Des limites à surmonter

Spécialiste des questions de genre et de discriminations, Arnaud Alessandrin, voit l’arrivée de cet observatoire d’un bon œil. D’après lui, « beaucoup de professionnels sont démunis face à la violence que subissent certains de leurs élèves ». Instaurer une médiation et mettre à leur disposition des ressources et un accompagnement adapté était donc primordial. Le sociologue indique toutefois que quelques limites seront à surmonter dans la mise en place de l’observatoire. 

« Ailleurs en France, beaucoup d’observatoires créés n’étaient en réalité que des coquilles vides, faute de moyens alloués. Des personnes sont chargées de lutter contre les LGBT phobies dans les établissements et ne sont pas forcément rémunérées. Il faut remédier à cela, afin de les impliquer pleinement », indique-t-il. 

Attention également à ne pas limiter les actions de prévention aux violences LGBT. « Les jeunes sont marqués par bien d’autres questions », explique le sociologue, selon lequel  l’ensemble des minorités de genre et de sexualité devront progressivement être inclus dans cet observatoire. 


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