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“Plus envie de travailler pour des sommes indécentes” : à l’Opéra de Bordeaux, la fronde des intermittents
Brèves 

“Plus envie de travailler pour des sommes indécentes” : à l’Opéra de Bordeaux, la fronde des intermittents

par Gaïa Herbelin.
Publié le 31 mai 2023.
Imprimé le 27 septembre 2023 à 11:24
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70 techniciens et intermittents de l’Opéra se sont mobilisés devant l’Auditorium mardi 30 mai pour dénoncer leur précarité et réclamer un “rattrapage” de leurs salaires. Rémunérés en majorité au Smic horaire, le collectif est en discussion avec la direction, sans résultat pour le moment.

Machinistes, peintres, accessoiristes ou encore décorateurs, ils se sont rassemblés ce mardi devant l’Auditorium pour faire entendre leurs voix et exiger une revalorisation salariale.

Celles et ceux qui ont l’habitude d’évoluer en coulisses ne supportent plus leurs salaires, largement en dessous des moyennes du secteur, selon eux : 

“Avec 11,52€ brut de l’heure, l’Opéra pratique le taux horaire le plus bas de la métropole, voire de France. Quel que soit le poste occupé et les responsabilités confiées, le salaire est inférieur à ce qui se pratique ailleurs”, fustige le collectif dans son communiqué. 

Anomalie salariale

“La rémunération moyenne des techniciens dans l’aire géographique de Bordeaux Métropole atteint les 15,75€ brut de l’heure, sauf à l’Opéra”, explique David, machiniste membre du collectif. 

Face à ce manque de considération, les intermittents dénoncent un opéra qui construit “l’excellence au prix de la misère”, avec souvent un deux poids deux mesure insupportable entre techniciens et artistes :

 “Pour les artistes, l’Opéra concède tout. Il faut rééquilibrer”, insiste David.

Quant aux négociations avec la direction, le collectif reconnaît un rapport “courtois” et un directeur “qui admet ses responsabilités et hérite d’une situation complexe”. Malgré tout, la direction a refusé le plan d’augmentation suggéré par le collectif. Ce dernier proposait un “rattrapage des salaires sur deux ans, avec 3 paliers d’augmentation successifs”, tout à fait “raisonnable” pour David . Le but serait “d’atteindre 15€ brut de l’heure en 2025”.

Négociations

Le collectif a rejeté la contre-proposition de la direction prévoyant une augmentation maximum de 14€ brut de l’heure à l’horizon 2025 :

« On ne peut pas s’en contenter. Même avec 15€, dans 2 ans avec l’inflation actuelle, ça ne sera peut-être pas suffisant. », souffle David

En attendant le dernier conseil d’administration fin juin, les intermittents ont bien l’intention de faire parler d’eux si leurs revendications ne sont pas entendues. Selon le collectif, les prochaines représentations à l’Opéra pourraient être plus “mouvementées” qu’anticipé. La direction de l’Opéra et la mairie de Bordeaux, sa tutelle, n’ont pas souhaité faire de commentaire à ce sujet pour le moment.

L'AUTEUR
Gaïa Herbelin
Journaliste en formation, intéressée par les questions de genre et de société

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