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La coopérative ferroviaire Railcoop en grandes difficultés financières

Suite à un déficit de 4,3 millions d’euros sur l’année 2022, la coopérative est au bord de la cessation de paiement. Railcoop, qui estime ses besoins à 2,8 millions d’euros d’ici à 2024 afin de relancer la ligne ferroviaire Bordeaux-Lyon, pourrait lancer un appel à souscription.

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La coopérative ferroviaire Railcoop en grandes difficultés financières

Après un report de lancement en 2022, le projet de ligne ferroviaire entre Bordeaux-Lyon pourrait ne pas voir le jour. Railcoop a annoncé faire face « à un besoin de trésorerie urgent » a appris l’AFP mercredi 21 juin. Sur l’année 2022, la société présentait déjà un déficit de 4,3 millions d’euros. « Nous avons besoin de lever de l’argent immédiatement », a indiqué Railcoop dans un courrier adressé le 20 juin à tous ses sociétaires.

La coopérative a besoin de 100 000 euros d’ici au 30 juin, puis 300 000 euros avant le 31 juillet et 500 000 euros avant le 30 septembre afin de payer les salaires et les fournisseurs. Railcoop estime ses besoins à 2,8 millions d’euros d’ici à l’été 2024 afin d’embaucher et former les personnels pour exploiter la ligne ferroviaire Bordeaux-Lyon, son objectif principal.

Face à cette situation, Railcoop espère inciter les sociétaires de la coopérative à remettre de l’argent en reprenant des parts sociales. L’entreprise mise aussi sur le recrutement de nouveaux sociétaires tout en comptant sur « des prêts bancaires, garantis par les collectivités territoriales ». Ce qui suscite le scepticisme de certains sociétaires.

Vers une cessation de paiement

« Qui va nous garantir des emprunts dans la situation actuelle ? » s’est interrogé Thierry Marty, sociétaire de Railcoop, auprès de l’AFP. Cet ex-représentant du syndicat Unsa-Ferroviaire et ancien administrateur salarié de la SNCF pronostique une cessation de paiement imminente.

Alors que la coopérative envisage la mise en vente de 100 000 bons d’achat de 30 euros entre le 4 juillet et le 30 septembre, Thierry Marty  ne voit pas les sociétaires « réinvestir ne serait-ce que 100 euros » dans l’entreprise.

C’est peut-être le bout du chemin pour cette dernière, qui traverse une très mauvaise passe : en avril, elle avait mis fin à son activité de fret, déficitaire, pour se concentrer sur le transport de voyageurs. Son objectif reste de proposer deux allers-retours quotidiens entre Bordeaux et Lyon, liaison que n’assure plus la SNCF depuis 2014, en commençant à l’été 2024 par deux allers-retours quotidiens Limoges-Lyon et un aller simple Montluçon-Lyon.


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