Lundi 10 juillet, s’est tenu un Comité interministériel qualité de l’air en ville relatif aux zones à faibles émissions, où doit être restreinte la circulation des véhicules les plus polluants.
Conscient de la « bombe sociale » que pourrait représenter la restriction d’accès de certains aux centres des agglomérations, les ambitions ont été revues à la baisse. Seulement cinq métropoles (Paris, Lyon, Strasbourg, Rouen et Aix-Marseille) sont tenues de suivre le calendrier légal initial : la mise en place de « restrictions pour les voitures diesel de plus de 18 ans au 1er janvier 2024 (Crit’Air 4), puis pour les voitures diesel de plus de 14 ans et les voitures essence de plus de 19 ans au 1er janvier 2025 (Crit’Air 3). »
Les 30 métropoles concernée par la loi, et où les ZFE ne sont pas encore en vigueur, dont celle de Bordeaux, et où les seuils réglementaires de qualité de l’air sont respectés, sont désormais désignées comme « territoires de vigilance ». « L’ensemble des paramètres y sont laissés à la discrétion de l’agglomération », notamment concernant le calendrier de mise en place de restrictions relatifs aux vignettes Crit’Air.
Le gouvernement « ne répond pas aux questions posées »
Ce mardi 11 juillet dans un communiqué, Bordeaux Métropole a annoncé « prendre acte » de ce rapport et de ce « changement sémantique » en notant toutefois que cela ne modifie pas le cadre légal actuel de mise en œuvre de la ZFE pour la métropole bordelaise : « la restriction de circulation des voitures immatriculées jusqu’au 31 décembre 1996 (non classés) avant le 1er janvier 2025 ».
« Une nouvelle fois, l’Etat semble fuir sa responsabilité », a réagi ce mardi Alain Anziani, président de Bordeaux Métropole :
« Après avoir imposé la mise en place des ZFE pour répondre à un enjeu de santé publique en matière de qualité de l’air, il n’a de cesse d’en restreindre les obligations et de renvoyer les décisions à la responsabilité des seules collectivités locales. Plus grave, il ne répond pas à l’ensemble des questions posées par les élus au premier rang desquelles celles de France Urbaine. »
Le président regrette en effet que Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, n’ait pas rebondi sur les 25 propositions avancées par cette association des grandes villes de France « pour allier transition écologique et justice sociale« .
Parmi les plus importantes figuraient le doublement des aides de l’État pour le bonus écologique et la prime à la conversion, le renforcement des alternatives de mobilité ainsi qu’une demande de financement « massif » des mobilités durables.
Faire évoluer les Crit’Air
Le 19 juin dernier, auprès de Sud Ouest, Alain Anziani avait réclamé un assouplissement du calendrier des ZFE pour que ces dernières soient mise en place dans les métropoles en 2030 au lieu de 2025. Le maire de Bordeaux, Pierre Hurmic soulignait pour sa part les incohérences autour de la vignette Crit’Air. En effet, certains SUV peuvent bénéficier du Crit’Air 1 tout en émettant plus de gaz à effet de serre que certains petits véhicules.
France Urbaine réclame notamment une évolution de la vignette Crit’Air « afin que les polluants atmosphériques dus, entre autres, à l’abrasion et au freinage des véhicules, soient pris en compte ». Les gros véhicules tels que les 4X4, même électriques, émettraient en effet de la sorte beaucoup de particules fines
« En attendant d’obtenir des réponses » à ces 25 propositions, la métropole de Bordeaux annonce continuer son travail de préparation pour la mise en place de la ZFE à compter du 1er janvier 2025. A ce stade, elle envisageait de restreindre dans un premier temps l’accès au périmètre intra-rocade des véhicules catégorisés Crit’Air 4 et 5 (moteurs diesel d’avant 2006 et les essence d’avant 1997).
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